Burundi : agitation diplomatique stérile

26/05/2015
Burundi : agitation diplomatique stérile

Hors de question de saper les institutions

Le Burundi, confronté à la crise liée à la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, a dénoncé mardi des efforts "diplomatiques" pour ébranler ses institutions. Et de dire que "certaines questions" ne peuvent "être sujet à débat".

"Le gouvernement du Burundi est (...) profondément préoccupé par l'activité diplomatique en cours qui tend à saper et - dans une large mesure - à dénigrer les institutions républicaines et constitutionnelles" du pays, a dit à la radio nationale le porte-parole du gouvernement Philippe Nzobonariba.

"Certaines questions qui touchent à la souveraineté, à la constitutionnalité et à la primauté du droit qui régit la République de Burundi ne peuvent être sujet à débat", a souligné le porte-parole.

Cette déclaration est intervenue un mois jour pour jour après le début des manifestations, émaillées de violences, dans la capitale burundaise, pour protester contre la candidature du président Nkurunziza (au pouvoir depuis 2005) à la présidentielle du 26 juin.

Tout en disant "apprécier les conseils de tous ceux qui sont préoccupés par la situation", le gouvernement burundais avertit qu'il "ne négociera, ni ne discutera des questions qui tendent à saper ses institutions", a poursuivi M. Nzobonariba.

M. Nzobonariba a estimé que "certaines délégations d'envoyés spéciaux et des comités d'éminentes personnalités dépêchées par la communauté internationale pour aider à trouver des solutions à la crise actuelle débarquent au Burundi avec des idées et des recommandations préconçues sans se donner la peine de vérifier les faits sur le terrain".

Le porte-parole a par ailleurs dénoncé, sans autre détail, des "rapports (...) publiés pour diaboliser le gouvernement du Burundi" et pointé du doigt les médias étrangers et "des agents étrangers qui encouragent et soutiennent ouvertement les rumeurs accompagnées de manifestations violentes dans quelques quartiers de la capitale burundaise provoquant ainsi un exode de réfugiés dans les pays voisins".

"Le gouvernement réaffirme que les faits sur le terrain contredisent ces rapports", a également estimé M. Nzobonariba.

Les dirigeants des pays membres de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) se réuniront de leur côté dimanche en Tanzanie pour un second sommet sur la crise politique, a dit mardi l'EAC.

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