Les islamistes s'emparent d'une base militaire à Benghazi

30/07/2014
Les islamistes s'emparent d'une base militaire à Benghazi

Combats sanglants à Benghazi

La principale base militaire à Benghazi, dans l'est libyen, est tombée aux mains de groupes islamistes, au moment où les autorités impuissantes font déjà face à des combats meurtriers dans la capitale toujours menacée mercredi par un immense incendie.

Face à ce chaos, la France est sur le point d'évacuer ses ressortissants de Libye par voie maritime, après la décision de plusieurs Etats occidentaux, dont les Etats-Unis, les Pays-Bas, le Canada et la Bulgarie, d'évacuer leur personnel diplomatique.

Plusieurs pays ont appelé leurs ressortissants à quitter ce pays, théâtre depuis plus de deux semaines de combats meurtriers entre milices à Tripoli et Benghazi.

En effet, depuis la chute en octobre 2011 du régime de Mouammar Kadhafi après huit mois de rébellion soutenue par les Occidentaux, les autorités libyennes ne parviennent pas à contrôler les dizaines de milices formées d'ex-insurgés qui font la loi en Libye, en l'absence d'une armée et d'une police régulières bien entraînées.

Ainsi, le Conseil de Choura des révolutionnaires de Benghazi, une alliance de groupes islamistes et jihadistes, a annoncé dans un communiqué mardi soir avoir pris le contrôle du quartier général des forces spéciales.

Une source militaire a confirmé que la base principale des forces spéciales est tombée mardi aux mains de ces groupes dont celui d'Ansar Asharia, classé comme organisation terroriste par Washington.

Les combats font rage depuis une semaine à Benghazi, faisant une soixantaine de morts depuis samedi, selon des sources médicales de cette ville.

L'unité des Forces spéciales est une des rares brigades de l'armée régulière en Libye. Elle a annoncé son soutien aux opérations du général dissident Khalifa Haftar, sans toutefois se placer sous son commandement.

Ce général à la retraite mène depuis le 16 mai une opération contre les groupes terroristes à Benghazi. Accusé par ses détracteurs de mener un coup d'Etat, il bénéficie du soutien de plusieurs unités de l'armée régulière, dont les forces de l'armée de l'air.

A Tripoli, un incendie ravageait mercredi pour la quatrième journée consécutive un immense dépôt de stockage d'hydrocarbures à Tripoli, provoqué par des combats entre milices rivales.

Le gouvernement a demandé de l'aide à l'étranger, mais des pays comme la France et l'Italie ont exigé au préalable l'arrêt des violences.

Depuis le 13 juillet, des combats opposent des milices rivales dans le sud de la capitale, en particulier autour de l'aéroport fermé depuis le début des heurts qui ont fait au moins une centaine de morts et 400 blessés.

Ce sont des roquettes tirées durant ces combats qui ont touché dimanche un important dépôt de stockage d'hydrocarbures, situé à proximité, y provoquant un énorme incendie.

Le dépôt de stockage en feu contient au total plus de 90 millions de litres de carburant, ainsi qu'une cuve de gaz ménager.

Les autorités ont annoncé que l'incendie était hors de contrôle et dit craindre une catastrophe humaine et environnementale.

Les affrontements autour de l'aéroport ont éclaté après une attaque menée par des combattants islamistes et d'ex-rebelles de la ville de Misrata (200 km à l'est de Tripoli) qui tentent de chasser de l'aéroport leurs anciens compagnons d'armes venus de la ville de Zenten.

Considérés comme le bras armé de la mouvance libérale, les ex-rebelles de Zenten (170 km au sud-ouest de Tripoli) contrôlent l'aéroport de Tripoli et plusieurs autres sites militaires et civils du sud de la capitale.

Toutes les tentatives de médiation du gouvernement pour mettre fin aux combats ont échoué jusqu'ici. Les espoirs se tournent désormais vers le nouveau Parlement, issu des élections du 25 juin, qui pourrait imposer un arrêt des combats.

Mais des incertitudes planent déjà sur la capacité des élus à se réunir à Benghazi, théâtre d'affrontements quasi-quotidiens.

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