Brésil : le scandale Petrobas continue

23/05/2016
Brésil : le scandale Petrobas continue

Michel Temer

Un ministre clé du gouvernement intérimaire brésilien de Michel Temer, celui de la Planification Romero Juca, a annoncé qu'il se mettait en réserve, après sa mise en cause dans le scandale de corruption Petrobras.

Je me mets en réserve à partir de demain, a déclaré M. Juca, accusé d'avoir oeuvré à la destitution de la présidente de gauche Dilma Rousseff dans l'objectif de stopper l'enquête sur le scandale de corruption Petrobras, selon un enregistrement compromettant publié lundi par le quotidien Folha de Sao Paulo.

Je ne veux qu'aucune manipulation malintentionnée puisse porter préjudice à l'action du gouvernement mis en place le 12 mai par le vice-président Michel Temer, après la suspension du mandat de la présidente Dilma Rousseff par le Sénat dans le cadre d'une procédure de destitution controversée pour maquillage des comptes publics.

M. Juca a expliqué qu'il allait demander au parquet fédéral de se prononcer rapidement sur la légalité du contenu de sa conversation enregistrée en mars par un ancien sénateur de son parti, Sergio Machado, ex-président de la compagnie pétrolière Transpetro, soupçonné comme lui de corruption dans le dossier Petrobras.

La destitution est nécessaire. Il n'y a pas d'autre issue. Il faut résoudre toute cette merde. Il faut changer le gouvernement pour stopper l'hémorragie, déclare notamment M. Juca dans cette conversation qui a fait l'effet d'une nouvelle bombe politique au Brésil.

Romero Juca a assumé récemment la présidence du grand parti centriste PMDB de Michel Temer, qui a précipité la chute de Mme Rousseff en claquant la porte de sa coalition chancelante fin mars. 

Cette nouvelle crise tombe au plus mal pour Michel Temer, dont la volonté déclarée de ne pas entraver l'enquête Petrobras avait déjà été mise en doute par la nomination de sept ministres visés par la justice dans son gouvernement de salut national, dont M. Juca.

Dilma Rousseff a été suspendue de ses fonctions pour six mois dans l'attente du jugement final des sénateurs sur sa destitution pour maquillage des comptes publics. 

Elle n'a cessé de se dire victime d'un coup d'Etat institutionnel ourdi par son ex-allié devenu rival, Michel Temer, qu'elle a accusé d'être un traitre et un conspirateur.

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