COP21 : la France furieuse de la sortie de John Kerry

12/11/2015
COP21 : la France furieuse de la sortie de John Kerry

John Kerry

La conférence de Paris sur le climat ne fournira pas de traité juridiquement contraignant obligeant les pays à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, selon le secrétaire d'Etat américain John Kerry. La France a regretté une déclaration pas très "heureuse".

"Ce ne sera certainement pas un traité (...) Il n'y aura pas d'objectifs de réduction juridiquement contraignants comme cela avait été le cas à Kyoto", a estimé M. Kerry, dans une interview publiée mercredi par le Financial Times. Il faisait référence au protocole de Kyoto de 1997 par lequel les pays signataires s'engageaient à limiter leurs émissions de gaz à effet de serre.

Interrogé par les journalistes à la Valette, le ministre français des affaires étrangères Laurent Fabius a regretté jeudi "une formulation qui aurait pu être plus heureuse".

"J'ai eu mon ami Kerry hier. Il faut que les choses soient bien claires", a-t-il commenté. "On peut discuter, les juristes le feront, de la nature juridique de l'accord : est-ce que ça doit être un traité, un accord international, etc."

"En revanche, le fait qu'un certain nombre de dispositions doivent avoir un effet pratique, être juridiquement contraignantes, c'est une évidence", a-t-il ajouté.

"Ne confondons pas - c'est peut-être ce qu'a fait M. Kerry - la nature juridique de l'accord et puis le fait qu'il faut évidemment que les dispositions sur lesquelles nous allons nous mettre d'accord se traduisent dans les faits. Ce n'est pas une discussion politique en l'air, c'est un accord réel dont il s'agit".

Selon lui, la position américaine obéit probablement à des considérations de politique intérieure, à l'heure où les Républicains sont majoritaires au Congrès.

La France, hôte de la conférence, s'efforce de rallier des soutiens pour parvenir à un accord contraignant. Au début du mois, le président François Hollande et son homologue chinois Xi Jinping étaient tombés d'accord pour "parvenir à un accord ambitieux et juridiquement contraignant", accompagné d'une clause de révision tous les cinq ans des engagements pris par les Etats.

La Conférence des Parties (COP21), du 30 novembre au 11 décembre, rassemblera une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement et vise à obtenir un accord pour réduire les émissions de gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique et de ses conséquences catastrophiques en terme de montée du niveau de la mer notamment.

Mercredi un groupe d'une quarantaine de pays particulièrement menacés par le phénomène ont lancé un appel depuis Manille pour que la COP21 débouche sur un engagement plus sévère que la limitation prévue à 2° de ce réchauffement par rapport aux niveaux de l'ère pré-industrielle.

Ils préconisent une limitation à 1,5° affirmant que sinon plus d'un milliard de personnes risquent de disparaître suite aux conséquences de la montée du mercure.

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