Guatemala : appel à la démission du président Pérez

27/08/2015
Guatemala : appel à la démission du président Pérez

Otto Pérez

La Cour des comptes du Guatemala s'est jointe jeudi aux appels à démissionner visant le président Otto Pérez, accusé de corruption, afin de préserver la stabilité du pays, après une demande similaire quelques heures plus tôt du procureur de la nation.

Afin de maintenir la paix sociale au Guatemala et face aux demandes de différents secteurs de la population, (le président doit) présenter de manière immédiate sa démission de la présidence de la République, pour éviter d'importants incidents sociaux, aux conséquences insoupçonnables, écrit l'organisme dans un communiqué.

Une nouvelle manifestation est prévue jeudi contre la corruption et la Cour des comptes a autorisé ses fonctionnaires à y participer.

Quelques heures plus tôt, c'est le bureau du procureur de la nation qui avait recommandé au président conservateur, un général à la retraite de 64 ans au pouvoir depuis 2012, de démissionner.

Cette autorité, qui agit en tant que représentant légal de l'Etat sur les questions administratives, recommande à M. le président constitutionnel de la République du Guatemala de présenter sa démission afin d'éviter de se trouver en situation d'impossibilité de gouverner qui aboutirait à l'instabilité de la nation, selon un communiqué.

D'après le bureau du procureur de la nation, M. Pérez doit abandonner la présidence devant les derniers événements économiques, sociaux, politiques et juridiques que traverse le pays.

Le président est accusé d'avoir dirigé un système de corruption au sein des douanes, via lequel des fonctionnaires touchaient des pots-de-vin pour exonérer de taxes certaines importations. Le scandale avait été révélé en avril après une enquête menée par les autorités et une commission de l'ONU contre l'impunité.

L'ancienne vice-présidente du Guatemala, Roxana Baldetti, arrêtée la semaine dernière, serait la numéro deux du réseau. Accusée d'association de malfaiteurs, fraude et corruption passive, elle a été placée en détention provisoire.

Mardi, la Cour suprême de justice a ouvert la voie à la levée de l'immunité du président, en transmettant une demande de mise en accusation au Parlement, à qui il revient à présent de décider de la levée de son immunité pour qu'il puisse être jugé.

Le Parlement commencera à étudier cette demande jeudi. 

A quelques jours seulement du scrutin présidentiel du 6 septembre, auquel M. Pérez ne se représente pas, ce scandale a provoqué des manifestations inédites dans ce pays d'Amérique centrale.

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