Nécessaire renégociation de l'accord avec l'Iran

24/04/2018
Nécessaire renégociation de l'accord avec l'Iran

Emmanuel Macron et Donald Trump mardi à Washington

Donald Trump et Emmanuel Macron ont évoqué mardi leur volonté d'aboutir à un "nouvel" accord avec l'Iran, constatant leur profond désaccord sur le texte existant sur le nucléaire, qui semble plus fragilisé que jamais.

Le président américain et son homologue français, qui ont multiplié les embrassades et les poignées de main, sont restés évasifs sur les contours, la portée et les conséquences exactes de ces nouvelles négociations qu'ils appellent de leurs voeux mais qui devraient se heurter à la vive opposition de Téhéran. 

"Nous souhaitons pouvoir désormais travailler sur un nouvel accord avec l'Iran", a lancé M. Macron, évoquant la possibilité que son homologue américain mette à exécution sa promesse de campagne de jeter aux orties ce texte visant à empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique. 

"On ne déchire pas un accord pour aller vers nulle part, on construit un nouvel accord qui est plus large", a-t-il poursuivi, soulignant sa volonté d'aborder "tous les sujets de la région", dont la Syrie et les activités balistiques de Téhéran.

Le locataire de la Maison Blanche, qui s'est dit ouvert à un nouveau texte "beaucoup plus large" aux fondations "solides", a lui une nouvelle fois stigmatisé l'accord "ridicule" conclu par son prédécesseur démocrate Barack Obama.

"Nous verrons ce qui se passera après le 12 (mai)", a-t-il lâché, fidèle à son style d'animateur de télé-réalité, évoquant l'échéance à laquelle il prendra une décision sur le devenir de cet accord conclu en 2015 après des années d'âpres négociations entre l'Iran et le groupe 5+1 (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie).

Pour Rob Malley, ancien conseiller de Barack Obama et désormais président de l'International Crisis Group, la portée de l'annonce faite lors de la conférence commune des deux dirigeants est a priori limitée.

"Si Trump est d'accord pour respecter l'accord sur le nucléaire iranien et si le sort de ce dernier ne dépend pas de l'issue des négociations sur un autre accord séparé, plus large (et assez improbable) avec l'Iran (...) alors cela représenterait quelque chose", a-t-il tweeté. "Bien sûr, cela fait beaucoup de +si+", a-t-il ajouté aussitôt.

Premier dirigeant étranger à effectuer une visite d'Etat aux Etats-Unis sous la présidence Trump, Emmanuel Macron a tout fait pour nouer une relation étroite, personnelle, avec un homologue dont la vision du monde est pourtant, à de nombreux égards, diamétralement opposée à la sienne.

Les deux dirigeants, que plus de 30 ans séparent, ont ostensiblement affiché leur "amitié" depuis l'arrivée de M. Macron lundi à Washington.

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