Venezuela : le pouvoir à la recherche d'une médiation

21/06/2016
Venezuela : le pouvoir à la recherche d'une médiation

Crise politique et économique très profonde

La profonde crise agitant le Venezuela se trouvait mardi au coeur de tous les débats lors d'une réunion extraordinaire du Conseil de l'Organisation des Etats américains (OEA), tandis qu'un émissaire de Washington se rendait à Caracas. 

L'OEA, dont le siège est à Washington, reçoit à la demande de Caracas plusieurs médiateurs internationaux chargés de relancer le dialogue entre le gouvernement socialiste du président Nicolas Maduro et l'opposition de centre-droit, qui tente de le faire révoquer par un référendum.

Parmi eux, l'ancien chef du gouvernement espagnol, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero, a défendu l'impartialité totale de son rôle de médiateur, appelant à donner une chance au dialogue entre gouvernement et opposition.

Nous sommes en phase d'exploration afin d'ériger les piliers d'un dialogue solide et substantiel, a-t-il dit aux ambassadeurs des 34 pays membres du Conseil permanent de l'OEA. 

En parallèle, Washington a annoncé que le sous-secrétaire d'Etat Thomas Shannon était en route pour Caracas, à la demande du chef de la diplomatie américaine John Kerry et sur invitation du gouvernement vénézuélien, selon le département d'Etat. 

Les deux pays n'ont plus d'ambassadeurs respectifs depuis 2010 mais les Etats-Unis et le Venezuela ont décidé à la mi-juin de reprendre le dialogue après une rencontre entre leurs ministres des Affaires étrangères. 

Thomas Shannon est désormais chargé d'assurer le suivi de cette réunion, selon le département d'Etat américain. Il rencontrera à Caracas des représentants du gouvernement, de l'opposition ainsi que des membres de la société civile. 

La semaine sera marquée par le Venezuela à l'OEA. Elle tiendra jeudi à Washington une autre réunion extraordinaire de son conseil permanent destinée à évoquer de possibles sanctions, dont la suspension du Venezuela au nom des droits de l'homme. 

C'est le secrétaire général de l'OEA, l'Uruguayen Luis Almagro, qui l'avait réclamée au nom de la charte démocratique de l'organisation l'autorisant à aborder toute dégradation de l'ordre constitutionnel qui perturbe sérieusement la démocratie dans l'un des Etats membres.

Cette initiative a provoqué la colère de Caracas. Après avoir demandé lundi à l'organisation régionale de suspendre cette session, le Venezuela a accusé mardi le secrétaire général de l'OEA de faire obstruction à la tentative de médiation des ex-dirigeants internationaux, encouragée par l'Unasur (Union des nations sud-américaines).

Savez-vous pourquoi un secteur radical de la droite vénézuélienne n'a pas accepté de dialoguer ? Parce que le secrétaire général leur a offert de faire appliquer la charte démocratique contre le Venezuela le 23, a lancé la ministre vénézuélienne des Affaires étrangères Delcy Rodriguez. 

Le Parlement vénézuélien, contrôlé par l'opposition, avait demandé au secrétaire général de l'OEA d'invoquer cette charte, afin d'évaluer si elle était ou non violée par le gouvernement de Nicolas Maduro.

Le Venezuela est plongé dans une profonde crise économique liée à la chute des cours du pétrole, sa principale richesse, avec pour conséquences des pénuries de nourriture, des émeutes et des pillages.

Si pour l'opposition le président est coupable de cette situation, Nicolas Maduro de son côté accuse les élites financières de mener une guerre économique contre lui.

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