Birmanie : Aung San Suu Ky invitée du PC chinois

10/06/2015
Birmanie : Aung San Suu Ky invitée du PC chinois

Aung San Suu Kyi

La lauréate du prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi s'est rendue mercredi en Chine à l'invitation du Parti communiste. Il s'agit d'une visite inédite pour l'opposante, dans un contexte de lien distendu entre les deux voisins.

Elle s'est envolée de Rangoun mercredi matin, accompagnée de son assistante et de deux députés de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), selon son service de sécurité. Elle était attendue à Pékin dans l'après-midi après un transit par Bangkok.

Elle devait être reçue par le Premier ministre Li Keqiang et le président Xi Jinping, d'ici à la fin de sa visite, dimanche 14 juin, selon la LND.

Pékin était un soutien de poids à la junte militaire qui a maintenu Suu Kyi pendant plus de 15 ans en résidence surveillée et isolé le pays pendant des décennies.

La Chine reste le premier investisseur étranger dans le pays, ce qui n'est pas sans heurts. Mais depuis 2011, la levée des sanctions occidentales et l'autodissolution de la junte, la Birmanie s'est largement ouverte aux investissements étrangers, notamment européens et américains.

Selon des analystes, à quelques mois de législatives clés en Birmanie où son parti est donné grand gagnant, Aung San Suu Kyi a accepté cette invitation de Pékin par sens de la "realpolitik" et du rôle déterminant du grand voisin chinois dans la région.

Cette invitation arrive à un moment où l'opposante est justement critiquée sur la scène internationale pour son pragmatisme électoral et son silence dans la crise des migrants en Asie du sud-est.

Alors qu'Aung San Suu Kyi est une habituée des tournées en Europe, le grand voisin chinois n'était pas jusqu'ici sur ses radars. Une visite y avait été annoncée pour décembre 2014, avant d'être annulée.

Pour Pékin, il s'agit aussi de marquer son influence régionale, face à l'offensive diplomatique américaine pour faire rentrer la Birmanie dans sa sphère.

La lauréate du prix Nobel ne sera pas présidente à l'issue des législatives, une clause de la Constitution l'empêchant d'accéder à la fonction suprême. Mais en cas de victoire de son parti, elle sera un personnage de premier plan en Birmanie.

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