Corée du Nord : option militaire sur la table

17/03/2017
Corée du Nord : option militaire sur la table

Rex Tillerson

Une action militaire des Etats-Unis contre la Corée du Nord est une "option sur la table", a déclaré vendredi le secrétaire d'Etat américain, prévenant que la politique de "patience stratégique" de son pays envers Pyongyang n'était plus d'actualité.

"Certainement, nous ne voulons pas que les choses en viennent au conflit militaire", a dit Rex Tillerson à la presse à Séoul avant cependant d'ajouter: "s'ils élèvent le niveau de menace de leur programme d'armements à un niveau qui nécessite à nos yeux une action, alors, cette option sera sur la table".

"La politique de patience stratégique est terminée", a ajouté le chef de la diplomatie américaine après une visite dans la Zone démilitarisée qui sépare les deux Corées. "Nous explorons une nouvelle gamme de mesures diplomatiques, sécuritaires et économiques. Toutes les options sont sur la table".

Il s'agit d'un net revirement par rapport à la politique dite de "patience stratégique" menée par le prédécesseur de Donald Trump à la Maison Blanche, Barack Obama. Les Etats-Unis excluaient de dialoguer avec la Corée du Nord tant qu'elle ne se serait pas engagée de manière tangible envers la dénucléarisation, dans l'espoir que les tensions internes dans ce pays reclus provoqueraient des changements.

Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson effectue une tournée en Asie, sa première expérience diplomatique de management de crise.

La veille à Tokyo, il avait tiré un constat d'échec sur 20 ans d'efforts diplomatiques pour dénucléariser Pyongyang, promettant une approche nouvelle sans fournir de précisions.

Le Nord ambitionne de longue date de devenir une puissance nucléaire. Il a mené son premier essai nucléaire souterrain en 2006, ne tenant aucun compte de l'opposition internationale. Depuis, il a mené quatre autre essais, dont deux rien qu'en 2016.

Permettre à Pyongyang de conserver son niveau actuel de technologie militaire n'est pas un objectif approprié, a poursuivi M. Tillerson à Séoul. "Cela laisserait à la Corée du Nord des capacités significatives qui représenteraient une vraie menace".

La Corée du Nord a essuyé plusieurs volées de sanctions de l'ONU qui ne l'ont pas dissuadée de poursuivre sur la voie militaire. Le 6 mars, elle a tiré une salve de missiles balistiques dont trois ont fini leur course en mer près de l'archipel nippon.

M. Tillerson se rend samedi en Chine, principal allié diplomatique et partenaire commercial de Pyongyang, pour lui demander de mettre davantage la pression sur le Nord.

"Je ne pense pas que nous soyons jamais parvenus entièrement au niveau maximal d'action possible dans le cadre des résolutions du conseil de sécurité de l'ONU, avec la participation totale de tous les pays. Nous savons que d'autres pays peuvent prendre des mesures", a ajouté le secrétaire d'Etat.

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