Négociations pré-électorales en Birmanie

08/04/2015
Négociations pré-électorales en Birmanie

Aung San Suu Kyi

Le président birman Thein Sein a tenu mercredi de rares négociations pré-électorales avec les acteurs clefs de la scène politique, dont l'opposante Aung San Suu Kyi, qui fait campagne pour un changement de la Constitution lui barrant le chemin de la présidence.

Ces nouvelles discussions, qui se sont tenues dans la capitale Naypidaw, étaient très attendues depuis une première rencontre en octobre dernier, en amont des législatives de novembre 2015, promises transparentes par le gouvernement réformateur post-junte.

Outre la Prix Nobel de la paix et le président sortant, des personnalités comme le président du Parlement, Shwe Mann, ont participé à ces discussions fermées à la presse.

Les négociations ont porté sur un projet d'accord de paix élaboré la semaine dernière avec des groupes armés ethniques du pays, en proie à la guerre civile, a déclaré à la presse le ministre de l'Information, Ye Htut.

Les pourparlers doivent reprendre vendredi et seront limités à un groupe restreint de six participants, dont le chef de l'Etat et la Prix Nobel de la paix.

Des amendements de la Constitution seront à l'ordre du jour, parmi d'autres sujets, dont la signature d'un cessez-le-feu à l'échelle nationale, selon lui.

Son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), est donnée grand favori du scrutin, vu comme un test pour la transition démocratique amorcée depuis l'autodissolution de la junte en 2011.

Mais l'armée, qui a un quota réservé de 25% des sièges au Parlement, résiste aux changements que l'opposante appelle de ses voeux. Les militaires ont notamment oeuvré pour que la Constitution ne soit pas modifiée, empêchant Suu Kyi de devenir présidente en cas de victoire aux législatives.

La Constitution prévoit en effet que toute personne ayant un conjoint ou des enfants étrangers ne peut accéder à la présidence. Or les deux enfants de Suu Kyi, 69 ans, sont Britanniques, comme son époux décédé.

Les craintes de retour en arrière du nouveau régime se multiplient, dans un contexte de tension croissante à l'approche des élections, dont la date exacte n'est toujours pas annoncée.

Le président Thein Sein, lui-même un ancien général de la junte, a récemment justifié le rôle politique encore joué par les militaires en Birmanie comme nécessaire à la transition démocratique.

Suu Kyi défendait jusqu'ici l'organisation de négociations à quatre sur la transition démocratique, incluant seulement elle-même, Thein Sein, Shwe Mann et le chef de l'armée, Min Aung Hlaing.

Mais le président Thein Sein a insisté pour que les négociations se tiennent à six, avec des représentants des partis ethniques, en conflit armé depuis des décennies avec le pouvoir central.

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