Une nouvelle vision pour l'Afrique de l'Ouest

04/06/2017
Une nouvelle vision pour l'Afrique de l'Ouest

Faure Gnassingbé dimanche à Monrovia

Le président Faure Gnassingbé a pris la présidence tournante de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, 15 membres) à l’issue d’un sommet qui s’est tenu dimanche à Monrovia (Liberia).

Les dirigeants ouest-africains se sont félicités dimanche du maintien de la paix dans la région, mais ont mis en garde contre les menaces envers leur stabilité.

Un sommet inédit qui s’est déroulé en présence du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

M. Netanyahu a été accueilli par la chef de l'Etat du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, présidente en exercice sortante de la Cédéao.

Mme Sirleaf a salué la contribution des forces de l'organisation régionale, dont 'beaucoup ont fait le sacrifice ultime de leur vie', à la restauration de la paix dans son pays, ensanglanté par une terrible guerre civile (1989-2003).

'Le rôle classique de la Cédéao est la restauration de la paix à la suite d'une crise interne', a-t-elle dit dans son discours. 'Aujourd'hui, des attentats terroristes mettent en danger la stabilité régionale'.

'Notre région continue de jouir d'une forte crédibilité et d'une bonne image de marque, grâce notamment au règlement diligent de la crise gambienne', a déclaré le président de la Commission de la Cédéao, Marcel Alain de Souza, en référence à l'intervention qui a conduit l'ex-président gambien Yahya Jammeh à céder le pouvoir en janvier.

'Si la stabilité politique de notre région constitue l'un de nos atouts majeurs, il n'en demeure pas moins que la situation en Guinée-Bissau, au Mali, dans le nord du Nigeria, au Niger, au Burkina Faso, et les récents événements en Côte d'Ivoire, nous interpellent et nous appellent à plus de vigilance', a-t-il reconnu.

Il a lancé à cette occasion "un appel pressant et solennel à toutes les parties prenantes de la Guinée-Bissau, à privilégier les intérêts supérieurs de leur pays par rapport aux intérêts partisans", les exhortant à s'engager dans "la mise en oeuvre des accords de Conakry", conclus en octobre dans le cadre d'une médiation de la Cédéao.

Faure Gnassingbé et Benjamin Netanyahu

Ces accords, visant à résoudre une crise de près de deux ans entre le chef de l'Etat bissau-guinéen José Mario Vaz et le parti au pouvoir, prévoient une "procédure consensuelle" pour choisir un Premier ministre "ayant la confiance du président" et devant rester en place jusqu'aux élections législatives de 2018.

En mai, le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé à l'unanimité à M. Vaz de sortir du blocage en nommant un Premier ministre jouissant d'un large soutien politique.

De son côté, le Premier ministre israélien a assuré "réaliser un rêve" en assistant dimanche à ce sommet ouest-africain. "Je crois en l'Afrique, je crois en son potentiel, présent et futur. C'est un continent ascendant", a assuré M. Netanyahu.

M. Netanyahu s'est félicité d'un changement d'attitude envers son pays dans le monde, réitérant son souhait de voir Israël retrouver auprès de l'Union africaine (UA) le statut d'Etat observateur dont il bénéficiait au sein de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) jusqu'en 2002.

La visite de M. Netanyahu a été l’occasion d’inviter les 15 chefs d’Etat membres de la Cédéao à participer en octobre prochain au Togo au premier sommet Afrique-Israël.

Une rencontre inédite conçue et organisée par Africa Israel Connect, une plateforme israélienne dédiée au rapprochement des relations politiques et économiques entre Israël et le continent africain.

C’est la première fois depuis son accession au pouvoir en 2005 que Faure Gnassingbé assure la présidence de la Cédéao.

Lors de son intervention, le chef de l’Etat a rendu hommage au président sortant, Ellen Johnson Sirleaf.

Il a souligné que la Cédéao était ‘en pleine évolution et en pleine croissance’. C’est exact. Cette organisation régionale qui rassemble 15 Etats d’Afrique de l’Ouest est considérée comme l’une des plus performante du continent.

Si M. Gnassingbé s’est félicité du bilan affiché, il a estimé que personne ne pouvait s’en satisfaire.

‘Nous devons garder le cap de la dynamique politique, mais il faut multiplier nos efforts pour progresser davantage’, a-t-il indiqué.

En matière de développement, Faure Gnassingbé a insisté sur la nécessité de développer l’agriculture et l’industrialisation.

Enfin, le président togolais s’est engagé à renforcer le processus d’intégration pour faire de l’organisation une ‘Cédéao des peuples’.

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