Crise politique en Estonie

08/11/2016
Crise politique en Estonie

Taavi Roivas

Le Premier ministre estonien Taavi Roivas a refusé mardi de démissionner après la désintégration de la coalition gouvernementale et dit vouloir affronter une motion de censure prévue mercredi, selon la télévision publique estonienne ERR.

La coalition gouvernementale tripartite est tombée lundi soir, après que les sociaux-démocrates du SDE et les conservateurs d'IRL eurent réclamé le départ de Taavi Roivas.

Son départ apparaît pratiquement certain et une nouvelle coalition pourrait être formée rapidement, emmenée par le principal parti d'opposition, le Parti du Centre. Une telle coalition ne devrait pas introduire de modifications importantes dans la politique étrangère de l'Estonie, membre de l'Otan, de l'UE et de la zone euro, selon les experts. Tallinn doit prendre la présidence tournante de l'Union Européenne au second semestre 2017.

Le SDE et l'IRL qui ont quitté lundi soir la coalition avec le parti de la Réforme de M. Roivas, ainsi que trois formations de l'opposition, ont réclamé mardi dans une déclaration commune le départ de M. Roivas en lui donnant jusqu'au lendemain pour démissionner. Dans le cas contraire, ils ont indiqué vouloir tous soutenir la motion de censure. Ces cinq partis disposent ensemble au parlement de 71 sièges sur 101. 

Cible de critiques de droite et de gauche, M. Roivas, 37 ans, président du parti de la Réforme, a lui indiqué mardi qu'il n'allait pas capituler silencieusement, voulant attendre le vote pour regarder dans les yeux les membres du Riigikogu (parlement) lorsqu'ils voteront en faveur d'un revirement à gauche. 

La décision de Taavi Roivas de ne pas démissionner et d'attendre la motion de censure demain montre l'arrogance du parti de la Réforme et son incapacité de prendre des décisions dans l'intérêt de l'Estonie, ont déclaré les représentants des cinq partis, selon la télévision estonienne ERR.

Nous appelons le Premier ministre à démissionner d'ici 14H00 (12H00 GMT, mercredi) au plus tard. Dans le cas contraire, le chef du gouvernement devra affronter une motion de censure commune de cinq partis, ce qui est sans précédent, ont-ils ajouté.

Dès lundi soir, aussi bien le SDE que l'IRL ont entamé des discussions avec le deuxième plus grand parti en Estonie, le parti du Centre (opposition), dirigé, depuis ce week-end par Juri Ratas, 38 ans. Le président des sociaux-démocrates a d'ores et déjà annoncé qu'il voyait en lui le futur Premier ministre. Une fois formée, la nouvelle coalition pourrait disposer de 56 sièges.

Le président d'IRL Margus Tsahkna a assuré mardi que le changement de la coalition n'allait bien sûr pas affecter la politique étrangère et de défense. L'Estonie, qui compte 1,3 million d'habitant, accueille une importante minorité russophone. 

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