Crise politique en Italie

10/12/2016
Crise politique en Italie

Sergio Mattarella

Le président italien Sergio Mattarella a annoncé samedi qu'il déciderait "dans les prochaines heures" d'une issue à la crise politique en Italie. Il a précisé que celle-ci passerait nécessairement par une réforme de la loi électorale avant toute élection.

"Au cours des prochaines heures, j'évaluerai (la situation) et je prendrai des initiatives nécessaires pour la solution de la crise de gouvernement", a déclaré M. Mattarella à l'issue des consultations politiques entamées vendredi avec l'ensemble des forces politiques.

Le chef de l'Etat a précisé qu'il était "indispensable" d'"harmoniser" la loi électorale en vigueur à la Chambre des députés et au Sénat avant de procéder à des élections législatives.

Selon M. Mattarella, le pays a besoin rapidement d'un gouvernement "dans la plénitude de ses fonctions", en raison des engagements et des échéances à venir, en Italie même, mais aussi en Europe et sur la scène internationale.

L'Italie assure dès le 1er janvier la présidence du G7, le groupe des sept pays les plus riches de la planète, et organise un sommet de ses dirigeants en mai en Sicile. Elle rejoint aussi l'an prochain le Conseil de sécurité des Nations unies.

Le processus a été lancé par la démission du président du Conseil, Matteo Renzi, qui a tiré les conclusions de son échec lors du référendum de dimanche dernier sur son projet de réforme constitutionnelle.

Des noms circulent depuis plusieurs jours pour remplacer le Florentin. Les favoris sont le ministre sortant des Affaires étrangères Paolo Gentiloni et son collègue aux Finances Pier Carlo Padoan. Parmi les autres noms régulièrement cités figurent ceux du président du Sénat, Pietro Grasso, reçu vendredi soir par M. Mattarella, et du ministre des Transports Graziano Delrio.

Le nouveau gouvernement pourrait durer plusieurs mois, le temps de trouver un accord entre les forces politiques pour harmoniser les deux lois électorales actuellement en vigueur au Parlement. Une loi adoptée en mai 2015, baptisée Italicum, prévoit un scrutin majoritaire pour la Chambre des députés, alors que le Sénat est élu à la proportionnelle, ce qui éloigne la possibilité de former une coalition stable au risque de rendre le pays ingouvernable.

Au final, tous les partis ont été entendus. Samedi après-midi, M. Mattarella a notamment reçu Silvio Berlusconi et les représentants de son parti Forza Italia (droite), puis le Mouvement 5 Etoiles (M5S anti-système) de Beppe Grillo.

Le M5S plaide pour des élections anticipées avec l'actuelle loi électorale, comme la Ligue du Nord, qui avait été reçue vendredi au palais du Quirinal.

M. Berlusconi, lui, a plaidé pour l'approbation rapide d'une nouvelle loi électorale suivie de nouvelles élections. A ses yeux, "la situation économique difficile, le fort taux de chômage, les menaces extérieures en terme de sécurité et les relations difficiles avec l'Europe font qu'il ne faut pas tarder" à constituer un nouveau gouvernement "pleinement légitimé par les électeurs".

L'actuelle législature court jusqu'en 2018. La convocation de nouvelles élections pourrait également se heurter à la résistance des 945 parlementaires italiens. La plupart d'entre eux, ironise la presse italienne, a absolument besoin de rester en poste jusqu'en septembre 2017 s'ils veulent prétendre à une retraite complète.

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