Grèce : victoire de Tsipras

20/09/2015
Grèce : victoire de Tsipras

Alexis Tsipras

Le Premier ministre grec sortant Alexis Tsipras a gagné un nouveau pari dimanche en menant son parti de gauche radicale Syriza au pouvoir pour la seconde fois cette année. Mais il va devoir gouverner à nouveau avec les souverainistes des Grecs Indépendants (ANEL).

Syriza a remporté 35,47% des suffrages après dépouillement de 99,44% des bulletins de vote, a annoncé tôt lundi le ministère de l'Intérieur sur son site internet. Les conservateurs de Nouvelle Démocratie (ND) remportent eux 28,09%.

S'exprimant devant ses partisans dans le centre d'Athènes, le Premier ministre démissionnaire a déclaré qu'il se "sentait légitimé" par ce succès après avoir volontairement quitté ses fonctions en août.

Mais il devra gouverner avec le partenaire de sa première coalition. "Nous allons unir nos forces, (...) nous allons continuer ensemble", a dit M. Tsipras, avant d'être rejoint par le dirigeant d'ANEL Kammenos. "Devant nous s'ouvre la voie du travail et des luttes", avait-il indiqué auparavant.

Et ANEL, qui jusqu'au bout n'a pas été sûr de revenir au parlement, toaliserait désormais 10 députés, contre 13 précédemment. Avec les députés d'ANEL, M. Tsipras disposerait d'une majorité absolue (155 sur 300).

S'il voulait encore renforcer la coalition, il pourrait s'allier avec d'autres formations, comme le parti centriste To Potami, crédité de 10 sièges, ou le PASOK, le parti socialiste autrefois puissant, crédité de 17 sièges.

Le dirigeant de ND, Vangelis Meïmarakis, a rapidement reconnu sa défaite. "Il apparaît que le Syriza et M. Tsipras sont premiers, je le félicite", a-t-il déclaré à la télévision.

Malgré une forte abstention (44,5 %), les Grecs ont donné une seconde chance à M. Tsipras, qui avait fait le pari de démissionner en août après avoir perdu sa majorité au parlement, en souhaitant obtenir un nouveau mandat plus solide, voire la majorité absolue. Le taux d'abstention était de 36,4% lors des législatives de fin janvier, également remportées par le parti d'Alexis Tsipras.

Remplacé à la tête du gouvernement par la présidente de la Cour suprême Vassiliki Thanou pendant ce mois de campagne, M. Tsipras avait évoqué dimanche son futur gouvernement comme "un gouvernement de combat", qui "continuera avec la même détermination, le même sens du sacrifice, à mener des batailles pour défendre les droits de notre peuple".

Arrivé au pouvoir en janvier, dans un grand mouvement d'espoir d'un peuple épuisé par six ans de crise profonde, M. Tsipras, premier chef de gouvernement européen issu de la gauche radicale, avait démissionné sept mois plus tard. Cette mesure était intervenue après l'éclatement de sa majorité parlementaire lors du vote par les députés du 3e plan d'aide au pays par l'UE et le FMI en cinq ans.

M. Tsipras explique depuis avoir signé le plan pour éviter au pays une sortie de l'euro. Par ailleurs, à la faveur de la crise des migrants, le parti néonazi Aube dorée semblait conforter sa place de 3e parti du pays avec environ 7%. Enfin, Unité populaire, qui rassemble les députés dissidents du Syriza dont le vote a précipité ce scrutin, resterait en revanche à la porte du Parlement.

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