Grève générale en Grèce

12/11/2015
Grève générale en Grèce

Alexis Tsipras

La Grèce a connu jeudi sa première grève générale en un an dans les secteurs public et privé. C'est le plus gros défi lancé au gouvernement Tsipras depuis qu'il a remporté les législatives de septembre, promettant d'atténuer l'impact de la récession et de l'austérité.

Près de 20.000 personnes ont défilé dans Athènes à la mi-journée, selon les chiffres des autorités, et environ 8000 à Thessalonique (nord). Près de la place Syntagma à Athènes, un groupe d'environ 150 jeunes armés de barres de fer et de morceaux de marbre ont vandalisé des arrêts de bus et mis le feu à une voiture de la compagnie de télécommunications OTE avant que la police ne réplique avec des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes.

Le mouvement, lancé pour 24 heures par les syndicats du pays, vise à protester notamment contre les hausses d'impôts et la réforme des retraites à venir. Il paralysait les administrations et les transports, y compris les vols intérieurs annulés par dizaines.

Les hôpitaux n'assuraient que les urgences. Les musées et les sites archéologiques étaient fermés. Les journalistes étaient aussi en grève.

Cette grève générale illustre la position ambiguë de M. Tsipras, qui s'était attiré cet été la fronde d'une grande partie de son parti Syriza et d'un cinquième de ses députés, après avoir signé un nouveau plan d'aide internationale. Au point qu'il avait dû démissionner en août, pour se faire porter de nouveau au pouvoir en septembre à la tête d'une majorité débarrassée de ses contestataires.

Mais même Syriza a appelé jeudi à participer à cette grève contre "les politiques anti-sociales, d'un néo-libéralisme extrême" menées par le gouvernement... Syriza. Un paradoxe très commenté sur les réseaux sociaux. "Je suis un peu perdu, là. On défile avec Alexis pour renverser Tsipras, ou avec Tsipras pour renverser Alexis'", se demandait par exemple un utilisateur de Twitter.

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