Nouvelle constitution au Népal

16/09/2015
Nouvelle constitution au Népal

Le pays doit se reconstruire

Le parlement du Népal a voté mercredi une nouvelle Constitution, en dépit des récentes manifestations de communautés minoritaires du sud du pays qui ont fait plus de 40 morts.

L'annonce des résultats du vote, avec 507 voix favorables sur un total de 598, a été accueillie par des acclamations au sein de l'Assemblée constituante dont les membres votaient depuis dimanche sur ce texte.

Il avait été finalisé en août dans le cadre d'un accord historique conclu entre les principaux partis, pressés par la population de s'entendre depuis le séisme meurtrier du 25 avril.

Ces dernières semaines, des heurts ont opposé forces de sécurité et manifestants de communautés historiquement marginalisées qui sont opposées à ce texte car elles craignent d'être désormais sous-représentées au Parlement. Ces violences ont fait plus de 40 morts dans le Sud, dont 11 policiers et un garçon de 18 mois.

La nouvelle Constitution, qui prévoit notamment un partage de ce pays de 28 millions d'habitants en sept provinces, remplace un texte provisoire mis en place après l'abolition de la monarchie en 2006, au terme d'une décennie de guerre civile contre la guérilla maoïste.

Elle doit entrer en vigueur dimanche soir.

Ce texte est également critiqué car il rend plus difficile pour les femmes la transmission de la nationalité népalaise à leurs enfants que pour les hommes.

Plusieurs responsables politiques ont souligné l'urgence à mettre fin aux discussions autour du texte, pour que le pays puisse se reconstruire. 

Le vote de la Constitution est une fierté pour tous les Népalais, a twitté le Premier ministre Sushil Koirala, qui avait annoncé qu'il démissionnerait dès l'entrée en vigueur du texte. Un nouveau gouvernement devra ensuite être formé. 

Les consultations sur la loi fondamentale avaient commencé en 2008, deux ans après la fin d'une insurrection maoïste qui avait fait plus de 16.000 morts en dix ans et débouché sur la fin de la monarchie hindoue qui durait depuis 240 ans.

Les négociations sur les nouvelles frontières entre provinces ont été difficiles et parfois émaillées de violences. Ce n'est qu'après le séisme qui a ravagé le pays en avril que les partis politiques rivaux, dont les maoïstes, sont parvenus à se mettre d'accord.

Les forces de police avaient été renforcées autour du Parlement en amont du vote, des manifestations ayant également touché Katmandou ces dernières semaines. 

Les deux séismes du 25 avril et du 12 mai ont fait plus de 8.700 morts et détruit près d'un demi-million d'habitations. 

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