Nouveau cycle de pourparlers de paix sur la Syrie

14/03/2017
Nouveau cycle de pourparlers de paix sur la Syrie

Bachar al-Jaafari

Un troisième cycle de pourparlers de paix sur la Syrie s'est ouvert mardi à Astana, au Kazakhstan, en l'absence des rebelles, laissant peu d'espoir pour une avancée notable dans la résolution du conflit.

Les deux précédents rounds de négociations dans la capitale kazakhe, parrainés par la Russie et l'Iran, alliés du régime de Bachar al-Assad, et par la Turquie, soutien des rebelles, n'avaient permis aucune percée majeure permettant d'envisager une solution à ce conflit qui a fait plus de 320.000 morts en six ans.

Le chef de la délégation du régime syrien, Bachar al-Jaafari, a dénoncé la décision des rebelles de boycotter la rencontre tout en assurant que des progrès pouvaient être accomplis en leur absence.

"Nous sommes prêts à assurer le succès d'Astana (...) avec ou sans la participation des factions armées. Leur absence à Astana démontre l'indécence de leur politique", a déclaré M. al-Jaafari, cité par l'agence syrienne SANA, ajoutant que le régime souhaitait avant tout s'entretenir avec la Russie et l'Iran.

Un porte-parole des rebelles, Oussama Abou Zeid, a justifié lundi le boycott des négociations d'Astana par "des promesses non tenues liées à la cessation des hostilités" en Syrie.

Pour le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, l'absence des rebelles est due à un "malentendu". 

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a estimé pour sa part que ces négociations "sont rendues vraiment compliquées par les différences qui existent dans l'approche des différentes parties".

Les pourparlers d'Astana sont destinés à "faciliter" le travail de Staffan de Mistura, a affirmé l'envoyé spécial du président Vladimir Poutine pour la Syrie Alexandre Lavrentiev, cité par les agences de presse russes.

"Le processus de Genève peut en bénéficier", a-t-il ajouté alors que M. de Mistura a convié le gouvernement syrien et les groupes d'opposition à un cinquième round de négociations sous l'égide de l'ONU, à Genève le 23 mars.

Au cours de cette rencontre, les participants discuteront à nouveau de la "séparation entre l'opposition et les terroristes", une demande formulée à de nombreuses reprises par Damas auprès des rebelles, a annoncé le négociateur en chef du régime.

De son côté, l'envoyé spécial de l'ONU Staffan de Mistura a déclaré s'attendre à ce que la lutte antiterroriste et des possibilités concrètes d'échanges de prisonniers et de personnes enlevées soient abordées à Astana.

Les précédentes rencontres d'Astana s'étaient concentrées sur le renforcement d'une fragile trêve, instaurée en décembre entre forces de Bachar al-Assad et groupes rebelles, mais menacée par des flambées régulières de violences.

Mardi, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a estimé que le conflit syrien, qui entre dans sa septième année, est "la pire catastrophe provoquée par l'homme depuis la Seconde Guerre mondiale".

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