Yémen : nouvelle chance pour la paix ?

25/08/2016
Yémen : nouvelle chance pour la paix ?

Idées et solutions pour mettre fin au conflit

John Kerry a annoncé jeudi en Arabie saoudite une nouvelle initiative de paix pour le Yémen "approuvée" par les pays du Golfe, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Le secrétaire d'Etat américain a affirmé que la guerre devait s'arrêter dans le pays voisin.

"Nous sommes tombés d'accord sur une nouvelle approche pour les négociations (entre le gouvernement yéménite et les rebelles Houthis) afin de parvenir à un règlement d'ensemble" d'un conflit qui a fait plus de 6600 morts, a dit M. Kerry. Le secrétaire d'Etat a fait ces déclarations lors d'une conférence de presse commune avec son homologue saoudien Adel al-Jubeir à Jeddah.

En mars 2015, Ryad a pris la tête d'une coalition militaire arabe pour enrayer l'avancée des rebelles Houthis. Alliés aux partisans de l'ancien président déchu Ali Abdallah Saleh, l'importante minorité zaïdite étendait son emprise sur le pays après avoir conquis la capitale Sanaa et poussé à la fuite le président Abd Rabbo Mansour Hadi.

En l'absence de tout progrès dans les pourparlers de paix, l'émissaire de l'ONU avait annoncé le 6 août leur suspension durant un mois. Les combats avaient ensuite repris de plus belle.

Un peu plus tôt, jeudi, John Kerry avait rencontré le roi Salmane d'Arabie saoudite. Le responsable américain devait ensuite se pencher sur la situation au Yémen lors d'entretiens avec l'émissaire onusien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed et ses homologues du Golfe.

A son arrivée la veille à Jeddah, M. Kerry avait eu trois heures de discussions avec le puissant vice-prince héritier saoudien et ministre de la Défense, Mohammed Ben Salmane.

Sur le Yémen, M. Kerry souhaitait partager avec ses interlocuteurs des "idées et des initiatives pour reprendre les discussions politiques et tenter de parvenir à une solution" du conflit. Outre une réduction de la violence sur le terrain, les Etats-Unis souhaitent un mécanisme d'acheminement de l'aide humanitaire aux civils au Yémen, a-t-il dit.

M. Kerry a par ailleurs accusé l'Iran d'envoyer des missiles et d'autres armements sophistiqués au Yémen. A ses yeux, cela constitue une menace non seulement pour l'Arabie saoudite et la région, mais aussi pour les Etats-Unis.

La tension avec l'Iran a encore été illustrée mardi par un incident dans la détroit d'Ormuz lorsque quatre navires militaires iraniens sont passés à pleine vitesse près du destroyer américain USS Nitze avec leurs armes découvertes.

Selon le département d'Etat, les entretiens avec la partie saoudienne portaient sur les relations bilatérales, la lutte antiterroriste et la Libye. Le gouvernement d'union nationale (GNA) libyen peine à établir son autorité sur l'ensemble du pays et tente de déloger le groupe djihadiste Etat islamique (EI) de son fief de Syrte avec le soutien aérien américain.

"Ce que nous essayons de faire, c'est de continuer à soutenir le GNA, travailler pour une solution politique et mettre la pression sur Daech", un acronyme en arabe de l'EI, a souligné un responsable du département d'Etat.

Commentaires

Loading comments ...

Loading comments ...