Mali : La Minusma renforce ses effectifs

29/06/2016
Mali : La Minusma renforce ses effectifs

Des médecins togolais sont membres de l'unité médicale de la Minusma

Le Conseil de sécurité a augmenté mercredi de 2.500 hommes environ les effectifs de la force de l'ONU au Mali (Minusma), en butte aux attaques des jihadistes dans le nord du pays, et l'a dotée d'un mandat plus offensif pour protéger les civils et son personnel.

Plusieurs centaines de soldats togolais font partie de cette force depuis sa création. 

La résolution, préparée par la France et adoptée à l'unanimité des 15 pays membres, renouvelle pour un an le mandat de la Minusma.

Elle fait passer l'effectif autorisé des Casques bleus à 13.289 soldats (au lieu de 11.240) et 1.920 policiers (contre 1.440).

La Minusma a désormais pour priorité stratégique d'aider le gouvernement malien à appliquer l'accord de paix conclu il y a un an avec des groupes armés du Nord, à rétablir son autorité sur le nord et le centre du pays, et à organiser des élections crédibles.

La mission est autorisée à utiliser tous les moyens nécessaires pour accomplir son mandat. Elle est invitée à adopter une position déterminée et ferme pour mener à bien ce mandat.

L'ambassadeur français François Delattre a précisé que cette résolution allait permettre le déploiement de contingents européens très spécialisés comme des forces spéciales ou des capacités de renseignement.

Le gouvernement malien et des groupes armés actifs dans le nord du pays ont signé en mai-juin 2015 un accord de paix mais il tarde à se concrétiser.

Le Conseil demande aux signataires daccélérer l'application de l'accord (...) afin que les populations du pays puissent bénéficier concrètement des avantages de la paix.

L'ONU devra définir avec Bamako des critères et des échéances concrets pour juger des progrès dans la mise en oeuvre de l'accord.

La résolution menace de sanctions ciblées (gel des avoirs et interdiction de voyager) les fauteurs de trouble qui ne respecteraient pas l'accord ou s'attaqueraient à la Minusma.

Une autre priorité fixée aux Casques bleus est la protection des civils. Pour cela, ils devront anticiper et écarter les menaces des groupes armés et les contrer, et prendre des dispositions musclées, en particulier en patrouillant dans les zones où les civils sont en danger.

Ils pourront même mener des opérations directes contre les jihadistes, mais seulement en cas de menaces graves et crédibles.

L'ONU devra aussi prendre des mesures pour mieux protéger ses Casques bleus, qui ont payé un lourd tribut depuis leur déploiement en 2013.

Depuis un an, la Minusma a eu 27 soldats tués - dont 3 Togolais - et 112 blessés. Elle est devenue la plus dangereuse des 16 missions des Nations unies actuellement déployées.

Le Conseil demande que l'équipement, la formation et les capacités de renseignement et de reconnaissance de la force onusienne soient améliorés.

La résolution rappelle que les milliers de soldats français présents au Mali et plus largement au Sahel sont autorisés à prêter main forte aux Casques bleus quand ceux-ci font face à une menace grave et imminente.

S'adressant au Conseil par vidéo-conférence, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a souligné que le texte adopté intègre les attentes du gouvernement malien, dont une posture plus robuste et proactive de la Minusma. Il a réaffirmé l'engagement de Bamako à tout mettre en oeuvre pour une application diligente et intégrale de l'accord de paix.

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