Syrie : Moscou demande le soutien du Conseil de sécurité

31/12/2016
Syrie : Moscou demande le soutien du Conseil de sécurité

Vitali Tchourkine

La Russie a proposé vendredi à ses partenaires du Conseil de sécurité de l'ONU d'adopter une résolution soutenant le plan russo-turc de cessez-le-feu en Syrie et de futures négociations de paix à Astana.

L'ambassadeur russe Vitali Tchourkine a indiqué avoir soumis un bref projet (de résolution) pour entériner le plan russo-turc prévoyant une cessation des hostilités et des négociations à Astana fin janvier.

Ce texte a été examiné lors de consultations à huis clos vendredi matin au Conseil. 

Nous espérons pouvoir l'adopter à l'unanimité demain (samedi) matin, a déclaré M. Tchourkine.

La Russie a ensuite amendé le texte à la demande de plusieurs pays du Conseil et certains diplomates restaient sceptiques vendredi sur la possibilité de passer au vote dès samedi matin comme le souhaite Moscou.

Un accord parrainé par la Russie et la Turquie prévoit des négociations en janvier au Kazakhstan pour tenter de mettre fin à la guerre civile en Syrie, qui a fait plus de 310.000 morts et des millions de réfugiés depuis 2011.

Un cessez-le-feu est entré officiellement en vigueur depuis minuit jeudi sur l'ensemble de la Syrie.

Selon M. Tchourkine, le cessez-le-feu qui, a-t-il estimé, tient de manière convenable d'après les premières indications, concerne 13 groupes armés qui sont listés en annexe de l'accord.

Ces groupes comptent 60.000 combattants au total et contrôlent de larges pans du territoire syrien, a-t-il précisé.

Fateh al-Cham et le groupe Etat islamique ne sont pas concernés, a-t-il ajouté.

Il a estimé qu'il n'y avait ni concurrence ni double emploi entre les pourparlers d'Astana et ceux que le médiateur onusien Staffan de Mistura a convoqués pour le 8 février à Genève entre le régime et l'opposition. 

Nous espérons que l'ONU sera pleinement impliquée dans la préparation d'Astana, a-t-il dit.

Il a ajouté que la Russie souhaitait associer aussi à son initiative des pays comme l'Egypte, l'Arabie saoudite, le Koweit ou le Qatar.

D'autres diplomates du Conseil se sont montrés circonspects voire sceptiques sur la possibilité d'adopter rapidement le projet russe de résolution.

Nous allons l'examiner et nous avons besoin de temps, il faut l'examiner soigneusement, a souligné un diplomate occidental. 

Il y a encore beaucoup de questions sans réponse, a noté un autre. Les pays membres du Conseil n'ont en effet reçu que vendredi matin les documents de plusieurs dizaines de pages qui détaillent l'accord russo-turc.

Les Russes veulent pousser leur avantage mais ils n'ont pas nécessairement encore les neuf voix, sur 15 pays membres, nécessaires à une adoption, explique ce diplomate, soulignant que vendredi matin seuls le Venezuela et la Chine s'étaient dits prêts à passer au vote.

Lors des consultations, les questions ont porté en particulier sur les modalités de surveillance du cessez-le-feu, l'accès humanitaire ou le rôle qui serait dévolu à l'ONU.

La dernière mouture du texte russe, que l'AFP a consultée, entérine les documents mis au point avec la médiation de la Russie et de la Turquie le 29 décembre.

Il est important, ajoute le texte, que ces documents soient mis en oeuvre de manière pleine et immédiate et demande à toutes les parties de s'aligner sur ces documents et de soutenir leur application.

Par rapport au premier projet, il ajoute une référence à l'ONU en précisant que les pourparlers d'Astana sont une partie importante du processus politique mené par les Syriens et facilité par les Nations unies.

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