Nucléaire iranien : négociations sur la corde raide

30/03/2015
Nucléaire iranien : négociations sur la corde raide

Objectif: s'assurer que l'Iran ne cherchera pas à se doter de la bombe atomique

Des blocages importants subsistent encore dans les négociations sur le nucléaire iranien à Lausanne. A la veille du délai fixé pour un accord, les chefs de la diplomatie des grandes puissances et de l'Iran ont continué lundi de négocier pied à pied.

Pour la première fois depuis une précédente session de négociations à Vienne en novembre, tous les chefs de la diplomatie des grandes puissances (Etats-Unis, GB, France, Russie, Chine, Allemagne) et de l'Iran se sont retrouvés lundi autour de la même table. Ils ont discuté une heure et devaient se revoir dans la journée.

A la fin de la première rencontre, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a fait savoir qu'il quittait Lausanne dans la journée, en raison d'engagements déjà prévus à Moscou. "Il reviendra s'il y a une chance réaliste d'un accord demain" (mardi), a déclaré une de ses porte-parole, Maria Zakharova.

Les négociations pourraient durer au moins jusqu'à mardi minuit, voire au-delà, ont déclaré certains responsables. Si un accord-cadre est conclu à Lausanne, les participants pourraient se rendre à Genève pour une cérémonie de signature.

Aucun responsable ne se risque à prévoir dans quel sens le vent va tourner, tant ces pourparlers se font sur la corde raide. Un échec d'ici mardi ne signifierait pas automatiquement la rupture et la fin de toutes les négociations, soulignent les protagonistes de part et d'autre.

Mais tous s'accordent à dire que la situation serait beaucoup plus compliquée et difficile. En raison notamment des contraintes internes aux Etats-Unis et en Iran, où les opposants à un accord seront confortés en cas d'échec des discussions de Lausanne.

"A un moment, il faut quand même dire oui ou dire non", a résumé une source occidentale. "On est dans une situation historique", tous les chefs de la diplomatie des pays négociateurs sont présents, a fait valoir cette source. "On a le sentiment que c'est maintenant que ça doit se faire".

Un avis loin d'être partagé par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. De Jérusalem, il est revenu à la charge lundi contre toute entente avec l'Iran. "Les pays modérés et responsables de la région, en particulier Israël et beaucoup d'autres Etats, seront les premiers à subir les conséquences de cet accord", a-t-il lancé.

Les négociateurs cherchent à conclure un premier compromis. Celui-ci est fondamental pour poursuivre les négociations jusqu'à un accord final d'ici le 30 juin.

Objectif: s'assurer que l'Iran ne cherchera pas à se doter de la bombe atomique en contrôlant étroitement son programme nucléaire, en échange d'une levée des sanctions internationales qui étranglent l'économie iranienne depuis des années.

Mais trois points de blocages majeurs subsistent, a affirmé lundi un diplomate occidental à l'issue de la première plénière. Le premier concerne la durée de l'accord en négociation. Les grandes puissances souhaitent un cadre strict de contrôle des activités nucléaires iraniennes sur au moins 15 ans, mais l'Iran ne veut pas s'engager au-delà de dix ans, selon cette source.

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