Algérie : poursuite de l'Hirak

13/05/2020
Algérie : poursuite de l'Hirak

Manifestation à Alger (archives)

Une nouvelle manifestation anti-régime s'est déroulée mercredi en Algérie devant un tribunal en Kabylie (nord-est), malgré la pandémie de Covid-19, pour exiger la libération d'un militant du mouvement de contestation populaire ("Hirak"), selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. 

Ce rassemblement à Béjaïa survient après une manifestation similaire dimanche près de Tizi Ouzou, autre ville de Kabylie, et alors que les mobilisations du "Hirak" sont suspendues à cause de la crise sanitaire.

Toute forme de rassemblement est interdite depuis mi-mars pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus, qu'elle soit politique, religieuse, culturelle ou sportive, épidémie oblige. "Libérez les otages", "A bas le régime, vous êtes illégitimes!", ont scandé quelques dizaines de manifestants assemblés devant le palais de justice de Béjaïa, selon des vidéos postées sur les réseaux sociaux et relayées par des sites contestataires.

Portant des masques de protection pour la plupart, les protestataires arboraient des affiches de soutien à un militant du "Hirak", Malek Berdache, placé sous mandat de dépôt le 6 mai, d'après le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association de solidarité. Les vidéos n'ont pas pu être vérifiées de manière indépendante par l'AFP. Malek Berdache devait être jugé mercredi. Mais il a refusé d'être jugé en visioconférence et son procès a été renvoyé au 20 mai, a précisé à l'AFP le coordinateur du CNLD, Kaci Tansaout.

Dimanche, en dépit de l'interdiction de manifester, des centaines de personnes avaient défilé dans la commune rurale de Tizi Gheniff, près de Tizi Ouzou. Ils dénonçaient la convocation par la police de cinq jeunes opposants, d'après d'autres images relayées sur les réseaux sociaux. Face à la multiplication des convocations et des interpellations, des mobilisations sporadiques se multiplieraient à l'intérieur du pays, selon des publications sur les réseaux sociaux. 

Depuis le début de l'épidémie début mars et l'arrêt forcé des manifestations du "Hirak", citoyens et organisations de défense des droits humains dénoncent la répression qui s'abat, malgré les risques sanitaires, contre les opposants politiques, des journalistes et médias indépendants mais aussi contre de jeunes internautes qui postent leurs opinions sur Facebook.

Après plus d'un an de mobilisation, des figures et les organisations proches du "Hirak", dont le CNLD, avaient appelé d'elles-mêmes à suspendre "temporairement" les marches et les rassemblements tant que sévit la pandémie. L'Algérie a officiellement enregistré à ce jour plus de 6.250 cas de contamination et 522 décès dus à la maladie Covid-19.

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