Burkina : manif de femmes

27/10/2014
Burkina : manif de femmes

Les femmes, qui ont scandé durant une heure des slogans hostiles au régime

Plusieurs centaines de femmes soutenant l'opposition burkinabè ont marché lundi à Ouagadougou, entamant une semaine de manifestations contre une révision de la Constitution qui favorise le maintien au pouvoir du président Blaise Compaoré, aux affaires depuis 27 ans.

Quelques heures plus tard, la majorité a appelé le chef de l'Etat à prendre toutes les mesures possibles contre des agressions à l'encontre de ses députés, menacés à leurs domiciles, alors que toutes les parties craignent une poussée de violence cette semaine.

Nous ne voulons pas du pouvoir à vie, a déclaré Saran Sérémé, une ancienne députée pro-Compaoré passée dans l'opposition, qui dirige le Parti pour le développement et le changement, non représenté à l'Assemblée nationale.

Les femmes, qui ont scandé durant une heure des slogans hostiles au régime et au président Compaoré, manifestaient une spatule à la main, un symbole très grave selon cette responsable.

Dans la société burkinabè, le fait qu'une femme lève sa spatule, qui sert préparer le tô - une pâte de mil ou de maïs, plat traditionnel dans le pays -, en direction d'un homme est considéré comme une très forte marque de défiance.

Nous n'allons pas avaler toutes les couleuvres parce que nous voulons la paix, a ajouté Mme Sérémé, mettant en garde le pouvoir. Nous ne voulons pas de balles perdues.

La majorité, par la voix de son coordinateur Assimi Kouanda, s'est de son côté alarmée de manifestations d'individus, dont le nombre varie entre 50 et 300, devant les domiciles de ses parlementaires, accusés d'être corrompus, traîtres à la nation ou encore ignares.

Au moins 21 députés, dont les noms sont listés dans une lettre envoyée aux ministres de la Justice, de l'Intérieur et de la Défense, soit Dramane Yaméogo, Jérôme Bougouma et Blaise Compaoré - qui détient également ces prérogatives -, se sont ainsi vus exiger de ne pas voter le projet de loi favorable au chef de l'Etat.

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