Crimes de guerre en Libye

23/12/2014
Crimes de guerre en Libye

La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi

Des centaines de civils libyens ont été tués ces derniers mois lors de violences entre groupes armés rivaux, dont les forces pro-gouvernementales, a annoncé mardi l'ONU, jugeant que certaines violations pouvaient être assimilables à des crimes de guerre.

Depuis la mi-mai, les combats ont augmenté et les violations persistent en toute impunité, a déclaré la porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'homme (OHCHR), Ravina Shamdasani, précisant que certains de ces crimes peuvent constituer des crimes de guerre.

Dans la région de Warshafana, proche de Tripoli, les combats entre groupes armés ont tué environ 100 personnes et blessé 500 autres entre fin août et début octobre, selon un rapport de l'OHCHR et de la mission de l'ONU en Libye (Unsmil) publié à Genève.

Ces combats ont provoqué une crise humanitaire, selon l'organisation onusienne, avec au moins 120.000 personnes déplacées et subissant des pénuries importantes à la fois alimentaires et médicales.

L'ONU a aussi accusé toutes les parties d'attaquer des écoles.

D'autres combats dans les montagnes de Nafusa, en bordure du Warshafana, ont également entraîné la mort de 170 civils, et au moins 450 personnes ont été tuées à Benghazi depuis deux mois dans des affrontements qui ont provoqué le déplacement de près de 90.000 personnes.

L'ONU a également fait état de cas d'enlèvements, de torture et d'exécutions sommaires.

Des dizaines de civils ont été enlevés par les différents acteurs, uniquement en raison de leur réelle ou supposée appartenance tribale, familiale ou religieuse, souvent pour en faire des otages monnayables contre d'autres détenus de la partie adverse, indique le rapport.

Les groupes armés ciblent particulièrement les militants politiques et des droits de l'homme ainsi que les journalistes, dont certains ont été enlevés, menacés ou encore vu leurs maisons pillées ou brûlées, poursuit le rapport.

En tant que commandant d'un groupe armé, vous êtes pénalement responsable en vertu du droit international si vous commettez ou ordonnez de commettre de graves violations des droits humains ou ne parvenez pas à prendre des mesures raisonnables et nécessaires pour empêcher ou punir de tels actes, a averti le Haut Commissaire aux droits de l'homme Zeid Ra'ad Al Hussein

La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi au terme de huit mois de guerre civile en 2011.

Livré aux milices, le pays est dirigé par deux Parlements et deux gouvernements -- l'un proche des milices islamistes et l'autre reconnu par la communauté internationale -- qui se disputent le pouvoir.

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