Explosion à Addis : plusieurs morts

23/06/2018
Explosion à Addis : plusieurs morts

Abiy Ahmed

Une petite explosion a déclenché la panique samedi lors d'un rassemblement public en présence du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed dans le centre d'Addis Abeba, qui a ensuite viré à la manifestation anti-gouvernementale.

Devant des dizaines de milliers de personnes réunies sur la place Meskel, M. Abiy venait de finir son discours et saluait la foule quand une petite explosion d'origine indéterminée s'est produite, provoquant un mouvement de foule vers la scène, selon cette source.

Le Premier ministre a quitté précipitamment les lieux, apparemment sain et sauf, toujours selon ce journaliste, qui n'a pu déterminer si l'explosion avait fait des victimes.

Il s'agissait du premier discours public à Addis Abeba de M. Abiy depuis sa nomination en avril. Il en avait fait plusieurs en province, et celui-ci devait être le plus symbolique de sa campagne pour expliquer ses réformes.

Depuis sa prise de fonctions, après plus de deux années de manifestations antigouvernmentales ayant coûté son poste à son prédécesseur Hailemariam Desalegn, M. Abiy a impulsé des changements majeurs, libérant nombre d'opposants emprisonnés et initiant une libéralisation de l'économie.

Ce rassemblement avait débuté dans le calme. Des spectateurs brandissaient des drapeaux du Front de libération oromo (OLF), un groupe armé rebelle, et une ancienne version du drapeau éthiopien, symbole des manifestations antigouvernementales.

La police, qui par le passé arrêtait quiconque agitait de tels drapeaux, laissait cette fois faire. 

Dans son discours, M. Abiy, vêtu d'un tee-shirt vert et d'un chapeau, a exprimé sa gratitude à la foule et a vanté les vertus de l'amour, de l'harmonie et du patriotisme. "L'Éthiopie sera à nouveau au sommet et les fondations en seront l'amour, l'unité et le rassemblement", a-t-il notamment déclaré.

Après l'explosion, des dizaines de personnes ont envahi la scène, et commencé à lancer des objets divers vers la police en criant: "A bas, à bas Woyane", ou "Woyane voleur", en référence au surnom péjoratif utilisé pour qualifier le gouvernement, toujours selon le journaliste de l'AFP.

Des échauffourées ont commencé à éclater entre spectateurs et des pierres ont été lancées en direction des journalistes, qui ont dû s'abriter. La police s'est gardée d'intervenir, se contenant de contenir la place.

Après ces incidents, le calme a semblé revenir un peu, mais des dizaines de milliers de personnes ont continué à chanter et manifester leur mécontentement à l'égard des autorités, alors que les organisateurs de la réunion tentaient péniblement de reprendre le contrôle de la situation.

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