Les Zambiens aux urnes

20/01/2015
Les Zambiens aux urnes

Onze candidats en lice

Quelque 5,2 millions de Zambiens sont appelés aux urnes pour désigner un remplaçant au président Michael Sata, décédé fin octobre. Ce scrutin ouvert pourrait déboucher, fait exceptionnel en Afrique, sur la troisième alternance démocratique depuis l'indépendance.

Le vainqueur, élu à la majorité simple - il n'y aura pas de second tour -, dirigera la Zambie jusqu'en septembre 2016, fin du mandat de cinq ans que n'a pas achevé Michael Sata. Les électeurs sont appelés à voter entre 04h00 et 16h00 (05h00 et 17h00 suisses). Les premiers résultats sont attendus dans les 48 heures.

Deux personnalités se détachent parmi les onze candidats en lice: le ministre de la Défense Edgar Lungu, un juriste de 58 ans, défend les couleurs du Front patriotique (FP), le parti de M. Sata. Face à lui, Hakainde Hichilema, candidat pour la quatrième fois à 52 ans, est le candidat du Parti de l'unité pour le développement national (UNPD).

Le premier est dit humble, proche du peuple mais peu charismatique, tandis que le second est un riche homme d'affaires qui a profité des déchirements du Mouvement pour une démocratie multipartite (MMD) de Rupiah Banda, l'ancien président battu par M. Sata en 2011.

Si Hakainde Hichilema venait à l'emporter, ce serait la troisième alternance démocratique en Zambie en vingt-cinq ans, un exploit en Afrique où nombre de partis sont au pouvoir depuis plusieurs décennies sans discontinuer.

Les deux principaux candidats sont partisans de l'économie de marché, et promettent de lutter contre la pauvreté en attirant les investisseurs et en créant des emplois, alors que plus de 60% de la population vivent avec moins de 2 dollars par jour.

"C'est très clair que ça sera très serré", estime Oliver Saasa, chancelier de l'Université Mulungushi. "C'est du 50-50", juge pour sa part le chauffeur de taxi Emmanuel Mulenga. "Il est inutile de voter pour un nouveau parti, il voudra repartir de zéro. Laissons juste le PF continuer avec ce qu'il a commencé."

Mais le producteur de maïs Trevor Mabonga n'est pas du tout d'accord. "Continuité de quoi? Lungu n'a pas réussi à diriger un cabinet d'avocats et vous pensez qu'il peut diriger un pays'"

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