Madagascar : la victoire de Rajoelina se profile

22/12/2018
Madagascar : la victoire de Rajoelina se profile

Andry Rajoelina

L'ancien chef de l'Etat malgache Andry Rajoelina semblait samedi promis à une nette victoire dans l'élection présidentielle, selon des résultats partiels, mais le camp de son rival Marc Ravalomana a crié à la fraude et aux "manipulations".

Le dernier décompte publié dans l'après-midi par la Commission électorale (Ceni) après dépouillement de plus de 3,5 millions de bulletins, pour une participation estimée à un peu moins de 5 millions de votants, créditait M. Rajoelina de 55,7%.

M. Ravalomanana recueillait, lui, 44,2% des suffrages, selon ces chiffres portant sur près des trois quarts des bureaux de vote.

Les résultats provisoires complets, avant d'éventuels recours devant la Haute-cour constitutionnelle, devraient être rendus publics par la Ceni autour de Noël.

Le camp adverse a catégoriquement rejeté les résultats partiels.

Depuis des semaines, le duel électoral entre les deux anciens chefs d'Etat nourrit les tensions dans le pays, habitué des crises politiques depuis son indépendance de la France en 1960.

Dès le soir du second tour mercredi, les deux candidats avaient proclamé leur victoire devant leurs partisans et s'accusent depuis mutuellement de fraudes.

Le chef de la mission des observateurs de l'Union européenne (UE) a battu froid leurs affirmations en assurant vendredi n'avoir pas constaté d'irrégularités significatives.

Dans la même veine, l'Union africaine (UA) a félicité les "deux candidats, toute la classe politique et le peuple malgache qui, malgré les divergences (...) ont su faire preuve de retenue".

Au premier tour, M. Rajoelina avait déjà viré en tête avec 39,23% des voix, contre 35,35% à son adversaire.

Andry Rajoelina, 44 ans, ex-publicitaire et disc-jockey, entretient une rivalité féroce avec Marc Ravalomanana, 69 ans, qui a fait fortune à la tête d'un groupe laitier, depuis la crise de 2009.

Elu président en 2002, M. Ravalomanana avait alors été contraint de démissionner face à une vague de manifestations violentes fomentées par M. Rajoelina, fraîchement élu maire de la capitale Antananarivo.

Ce dernier avait ensuite été installé par l'armée à la tête d'une présidence de transition qu'il a quittée en 2014.

Les deux hommes avaient été interdits de candidature à la présidentielle de 2013 dans le cadre d'un accord de sortie de crise validé par la communauté internationale.

Depuis plusieurs semaines, le tour très personnel pris par le duel entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana et les énormes moyens financiers qu'ils ont engagés nourrissent les craintes de troubles à la proclamation des résultats.

Leur campagne aux allures de règlement de comptes a largement occulté les problèmes de fond du pays, un des plus pauvres du continent africain. Selon la Banque mondiale, 75% de ses 25 millions d'habitants vivent avec moins de 2 dollars par jour.

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