RDC : victoire des proches de Kabila aux sénatoriales

15/03/2019
RDC : victoire des proches de Kabila aux sénatoriales

Le clan Kabila contrôle toujours les affaires

Les proches de l'ex-chef d'Etat Joseph Kabila ont revendiqué vendredi une "victoire éclatante" aux élections sénatoriales en République démocratique du Congo, ce qui réduit encore davantage la marge d'autonomie du président de la République issu de l'opposition Félix Tshisekedi.

"En obtenant une très large majorité de plus des deux-tiers au Sénat, le Front commun pour le Congo (FCC, la coalition politique de l'ex-président Kabila), qui se félicite de cette victoire éclatante, confirme sa prépondérance en tant que première force politique en RDC", a écrit la plate-forme politique constituée autour de l'ex-président dans un communiqué.

La Commission électorale doit annoncer dans la soirée les résultats officiels de l'élection des sénateurs au suffrage indirect par les députés provinciaux dans 24 des 26 provinces (le scrutin a été reporté dans deux provinces pour des questions de sécurité).

Le renouvellement du Sénat complète les élections générales du 30 décembre qui ont conduit à la première transmission pacifique du pouvoir en RDC.

Le candidat de l'opposition Félix Tshisekedi a été proclamé vainqueur de la présidentielle mais son prédécesseur Joseph Kabila a gardé la majorité à l'Assemblée nationale et dans la plupart des Assemblées provinciales, selon les résultats de la Commission électorale.

Les pro-Kabila devraient de nouveau faire main basse sur les postes de gouverneur lors des élections du 26 mars.

La victoire des pro-Kabila du FCC aux élections sénatoriales "est une défaite grave", a réagi sur Twitter l'opposant Sindika Dokolo, qui anime depuis l'étranger le mouvement "Congolais debout".

"JK (Kabila) prépare le rapport de force et n'est pas du tout à la retraite. Réveillons-nous", ajoute M. Dokolo.

L'activiste du net estime qu'avec une majorité des 2/3 au Sénat, l'ex-président Kabila, lui-même sénateur à vie, "peut poursuivre" l'actuel président "pour atteinte à l'honneur, corruption ou délit d'initiés", selon la Constitution de la RDC.

Le parti de Félix Tshisekedi Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) n'a obtenu aucun siège au Sénat dans son fief de Kinshasa, où il disposait pourtant de députés provinciaux/grands électeurs.

Tout au long des jours précédant l'élection au Sénat, des candidats se sont retirés en accusant les députés provinciaux/grands électeurs de monnayer leur voix plusieurs dizaines de milliers de dollars.

"Ici à Kinshasa, cela va de 20.000 à 30 à 40.000 dollars. Je trouve cela immoral", a déclaré à l'AFP l'actuel ministre de l'Enseignement supérieur et des Universités Steve Mbikayi qui a retiré sa candidature.

Le procureur général de la République (PGR) avait sollicité samedi le report de l'élection des sénateurs et des gouverneurs de province (prévues le 26 mars) pour enquêter sur les allégations de corruption, ce que la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a refusé.

Lié par un accord politique avec son prédécesseur, le nouveau président Félix Tshisekedi n'a toujours pas désigné de Premier ministre, qui doit être issu de la majorité parlementaire.

Le président français Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique de l'Est, avait appelé Félix Tshisekedi à "prendre son autonomie" vis-à-vis du clan de son prédécesseur Joseph Kabila, avait indiqué jeudi auprès de l'entourage de M. Macron. M. Macron avait rencontré M. Tshisekedi lors d'une rencontre à Nairobi en présence du président du Kenya Uhuru Kenyatta.

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