Haïti : les Etats-Unis haussent le ton

12/12/2014
Haïti : les Etats-Unis haussent le ton

Jennifer Psaki (D) en discussion avec John Kerry

Les Etats-Unis ont de nouveau réclamé vendredi la tenue d'élections le plus rapidement possible en Haïti, où le scrutin a déjà pris trois ans de retard et où le pouvoir fait face à une très grave crise politique.

Les élections sont essentielles au développement démocratique de Haïti et aux avancées pour sa reconstruction et son développement, a estimé la porte-parole du département d'Etat américain, Jennifer Psaki, lors de son point de presse quotidien.

La position des Etats-Unis est que nous soutenons largement le dialogue et le compromis qui puissent conduire en Haïti à une solution permettant des élections sans plus tarder, a insisté la responsable américaine en lisant un communiqué, à l'occasion de la visite à Port-au-Prince d'un représentant du département d'Etat, Thomas Shannon, et du coordonnateur américain pour Haïti, Tom Adams.

Des incidents ont éclaté vendredi dans le centre de Port-au-Prince, près du palais présidentiel, où plusieurs milliers de personnes manifestaient pour exiger la démission du Premier ministre Laurent Lamothe et du président Michel Martelly, a constaté un photographe de l'AFP.

Les manifestants ont appelé les Etats-Unis à débarrasser Haïti de ses dirigeants alors que MM. Shannon et Adams effectuaient une mission de deux jours à Port-au-Prince pour s'entretenir avec des dirigeants de l'opposition, du secteur privé et du gouvernement autour de la crise politique.

La semaine passée l'ambassadrice américaine en Haïti, Pamela White, avait déjà également rencontré les dirigeants de l'opposition.

Martelly et Lamothe doivent partir. Que les Américains viennent les chercher puisqu'ils les avaient placés au pouvoir, ont déclaré des manifestants.

Ceux-ci ont tenté de forcer une barricade de la police haïtienne.

Des rafales d'armes automatiques ont été tirées par des policiers, tandis que des Casques bleus de l'ONU ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui s'approchaient du palais national.

Un véhicule de la Mission de l'ONU en Haïti (Minustah) a été pris pour cible par des jeunes militants de l'opposition, qui ont lancé des pierres contre des Casques bleus.

L'opposition, qui a appelé à deux nouvelles journées de manifestations, est entrée dans un bras de fer avec le président Martelly, qu'elle accuse de vouloir instaurer une dictature en Haïti.

Michel Martelly devait se prononcer vendredi soir sur une proposition de sortie de crise, présentée par une commission de consultation, demandant la démission du Premier ministre Laurent Lamothe.

Haïti attend des élections législatives et municipales depuis plus de trois ans. Le pouvoir en place n'est pas parvenu à organiser de scrutin fin octobre comme il l'avait envisagé et le mandat du Parlement haïtien prend fin le 12 janvier.

L'arrivée à expiration de ce mandat est susceptible de créer un vide politique qui permettrait au président Martelly de diriger le pays par décrets.

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