L'Argentine se tourne vers le FMI

08/05/2018
L'Argentine se tourne vers le FMI

Mauricio Macri

L'Argentine a entamé mardi des discussions avec le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir "une ligne de soutien financier", a annoncé le président Mauricio Macri, alors que la troisième économie d'Amérique latine traverse des turbulences, avec un peso en chute de 5% en une semaine.

"Pendant les deux premières années (de mandat), nous avons eu un contexte international très favorable, mais ce contexte est en train de changer. Nous sommes parmi les pays au monde qui dépendent le plus du financement externe", a déclaré le président de centre droit dans une allocution télévisée.

Mauricio Macri, au pouvoir depuis fin 2015, a indiqué avoir déjà eu une première conversation avec la directrice du FMI, Christine Lagarde, mais n'a pas précisé quel serait le montant du crédit sollicité par l'Argentine auprès de cet organisme international.

Selon le chef de l’État, le financement du FMI permettra de renforcer son "programme de croissance et développement, en nous donnant une meilleure base pour affronter ce nouveau scénario mondial et éviter une crise comme celles que nous avons eues dans notre Histoire", une référence notamment à la grande crise de 2001 qui avait vu le pays tomber en défaut de paiement.

Le peso argentin, qui à l'ouverture des marchés mardi chutait de 4,61% à 23,41 pesos pour un follar, se reprenait légèrement peu après le discours présidentiel, à 23,06.

La monnaie avait subi une véritable dégringolade la semaine dernière, obligeant la Banque centrale à relever son taux directeur à 40%, le niveau le plus élevé au monde.

Après cette thérapie de choc, une autre mesure de l'institution financière pour freiner la chute du peso est entrée en application lundi: elle force les établissements bancaires à remettre sur le marché une partie de leurs réserves de billets verts, environ 2 milliards de dollars.

Mardi, la Banque centrale doit annoncer son taux directeur, qu'elle pourrait encore décider de relever pour enrayer la dévaluation du peso, qui a perdu 10% face au dollar en l'espace d'un mois, soit sa plus forte dépréciation depuis décembre 2015, quand le nouveau gouvernement a abandonné la politique de contrôle des changes, préférant laisser flotter sa monnaie.

Le pays est confronté à une inflation élevée, de 24,8% en 2017, et vise un déficit budgétaire de 2,7% du PIB cette année.

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