La croissance s'éssoufle au Brésil

La Banque centrale (BC) du Brésil a revu à la baisse à 0,2% sa prévision de croissance pour cette année, contre 0,7% il y a trois mois, a indiqué mardi l'institution financière dans son rapport trimestriel.

Il y a six mois, elle tablait encore sur une croissance du PIB de 1,6%.

Les marchés misent sur une croissance encore inférieure, de 0,1% cette année.

Le 5 décembre, le gouvernement brésilien avait divisé par plus de deux sa prévision de croissance pour 2015, à 0,8% contre 2% précédemment, après avoir fait de même concernant 2014, de 0,9% à 0,5%.

Le Brésil, 7è économie mondiale, traverse sa quatrième année consécutive de croissance modérée : après un boom de 7,5% en 2010, l'économie du géant sud-américain n'a progressé que de 2,7% en 2011, de 1% en 2012 et 2,5% en 2013.

Outre une estimation de croissance plus pessimiste, la Banque centrale prévoit que l'inflation augmentera en 2014 et 2015.

Cette année, la dernière du premier mandat de quatre ans de Dilma Rousseff (réélue en octobre), elle clôturera à 6,4%, selon le nouveau rapport de la BC, proche du plafond de tolérance fixé à 6,5%. En septembre la BC prévoyait 6,3%.

La Banque centrale prévoit une inflation de 6,1% en 2015 (contre 5,8% en septembre), et de 4,9% en 2016 alors que l'objectif du gouvernement est de la ramener à 4,5%.

Pour la première fois lundi, les marchés ont prévu que l'inflation en 2015 clôturera au-dessus du plafond de tolérance, à 6,54%.

Les quatre années de gouvernement Rousseff ont connu une inflation élevée: 6,5% en 2011, 5,8% en 2012 et 5,9% en 2013.

Nommée fin novembre par Mme Rousseff, la nouvelle équipe économique (dont le nouveau ministre de l'Economie, Joaquim Levy) a annoncé un contrôle "rigoureux" de l'inflation.

Le président de la BC, Alexandre Tombini, qui a été maintenu dans ses fonctions, a souligné quant à lui qu'il "n'aurait aucune complaisance avec l'inflation".

Début décembre, pour lutter contre l'inflation, la Banque centrale a relevé de 0,50 point de pourcentage son principal taux directeur, à 11,75%, dépassant les attentes de la plupart des acteurs du marché qui ne prévoyaient qu'une hausse de 0,25 point.