Les conseils de Brasilia à la Chine et à la Russie

01/02/2019
Les conseils de Brasilia à la Chine et à la Russie

Ernesto Araujo

Le chef de la diplomatie brésilienne Ernesto Araujo a appelé vendredi la Chine et la Russie, alliées du gouvernement de Nicolas Maduro, de "regarder les choses en face", dénonçant un "génocide silencieux" contre le peuple vénézuélien.

"Nous espérons que la Chine et la Russie pourront regarder les choses en face au Venezuela, ce qu'a fait le régime de Nicolas Maduro et ce qu'il va continuer de faire si ce gouvernement reste au pouvoir", a déclaré le ministre des Affaires étrangères lors d'une conférence de presse à Brasilia.

Le Brésil, comme les Etats-Unis et une vingtaine de pays, a reconnu la légitimité du président autoproclamé par interim Juan Guaido, qui a demandé que Nicolas Maduro quitte le pouvoir et a appelé à des "élections libres". Le président Jair Bolsonaro est un critique féroce du régime de plus en plus isolé de Nicolas Maduro, qu'il qualifie de "dictature". Ce dernier se dit victime d'une tentative de renversement fomentée par les Etats-Unis pour s'approprier les énormes réserves de pétrole du pays. Mais le président socialiste peut encore compter sur l'appui de ses alliés chinois et russe, dans une crise politique aux relents de Guerre froide.

Ernesto Araujo a qualifié de "génocide silencieux" la situation économique dramatique prévalant au Venezuela, avec une hyper-inflation et des pénuries dramatiques de médicaments et de nourriture. "Cette question de souffrance humaine devrait transcender toutes les considérations géopolitiques", a-t-il ajouté alors qu'on lui demandait si la position tranchée du Brésil ne pourrait pas compromettre ses relations avec la Chine, son premier partenaire commercial. "La pression la plus forte est la pression diplomatique", a-t-il ajouté, répétant que "Maduro n'est plus président" du Venezuela.

Le vice-président brésilien Hamilton Mourao avait évoqué jeudi l'adoption éventuelle de "sanctions réduites" de Brasilia contre Caracas et assuré que Brasilia n'envisageait pas "une intervention militaire" chez son voisin, alors que Washington se fait de plus en plus menaçant

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