Venezuela : il ne reste plus grand chose de la popularité de Chavez

05/03/2015
Venezuela : il ne reste plus grand chose de la popularité de Chavez

Deux ans après sa mort, Cuba pleure toujours Chavez

Feux d'artifice, tribune anti-impérialiste ou encore visite d'un haut responsable cubain ont marqué jeudi au Venezuela les deux ans de la mort d'Hugo Chavez, dont le successeur Nicolas Maduro affronte une grave crise qui pourrait profiter à l'opposition aux législatives fin 2015.

Les actes de commémoration ont débuté à l'aube avec des tirs de feux d'artifice dans le centre et l'ouest de Caracas.

A la mi-journée, une tribune anti-impérialiste a été installée sur la place Bolivar dans la capitale, et ce sera vraisemblablement l'occasion pour le régime de marteler son discours antiaméricain, Washington ayant été récemment à nouveau accusé par le gouvernement de fomenter un coup d'Etat avec l'appui d'hommes politiques vénézuéliens de droite.

Le vice-président de Cuba, grand allié du chavisme, Miguel Diaz-Canel, a fait le voyage de Caracas, jeudi. Dans un moment comme celui que vit le Venezuela, nous exprimons le soutien inconditionnel de Cuba à tout le Venezuela et à son gouvernement légitime, a-t-il déclaré à sa descente d'avion.

En fin d'après-midi enfin, un hommage devrait être rendu à Hugo Chavez à la Caserne de la montagne, perchée sur les hauteurs de la capitale et où repose son corps, embaumé, puis placé dans un tombeau de marbre.

Deux ans après son décès d'un cancer, son souvenir reste bien vivace au Venezuela, où son portrait apparaît souvent sur les murs ou sur des pancartes.

Profitant du boom des cours du pétrole pour créer nombre de programmes sociaux, Chavez, leader à la fois charismatique et autoritaire, a bénéficié d'une forte popularité, dont son héritier politique et successeur ne semble plus profiter.

En octobre 2012, 44% (de la population) se définissait comme chaviste. En décembre dernier, 22% : le capital politique du chavisme s'est réduit de moitié, observe le politologue John Magdaleno, soulignant l'impact de la piètre situation économique.

L'inflation a battu en 2014 un nouveau record (68,5%), les pénuries alimentaires et de médicaments se multiplient, la pauvreté touche près d'un tiers de la population et le déficit budgétaire dépasse 20% du PIB, qui a, quant à lui, plongé de 4% en 2014.

La chute des prix du pétrole, qui fournit à lui seul 96% des recettes en devises, n'a fait qu'aggraver les choses.

Selon l'institut de sondages Datanalisis, Nicolas Maduro ne bénéficie que de 20% d'opinions favorables, le niveau le plus bas jamais atteint en 16 ans de chavisme, souligne John Magdaleno. Chavez avait été à son plus bas en juillet 2003 à 31%.

L'opposition est d'ailleurs largement devant le parti au pouvoir en termes d'intentions de vote pour les élections législatives de fin d'année.

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