Venezuela : le Groupe de Lima souhaite le départ de Maduro

25/02/2019
Venezuela : le Groupe de Lima souhaite le départ de Maduro

Juan Guaido (G) et Mike Pence, le vice-président américain

Le Groupe de Lima, réuni lundi à Bogota, en Colombie, a alerté la Cour pénale internationale (CPI) sur la « grave situation humanitaire » dans laquelle le président Nicolas Maduro a, selon ses membres, plongé le Venezuela.

Les 14 pays membres du Groupe de Lima « décident de solliciter la Cour pénale internationale afin qu'elle prenne en considération la grave situation humanitaire au Venezuela, la violence criminelle de Maduro contre la population civile et le refus de l'accès à l'aide internationale, qui constituent un crime contre l'Humanité », selon leur déclaration finale lue par le ministre des Affaires étrangères colombien, Carlos Holmes Trujillo.

Par ailleurs, le Groupe a dit soutenir une transition démocratique « sans usage de la force », s'opposant ainsi au secrétaire d'État américain Mike Pompeo, qui n'avait pas exclu cette possibilité, qualifiant dimanche le dirigeant chaviste Nicolas Maduro de « pire du pire des tyrans ».

M. Pompeo qui était présent lors de la rencontre du Groupe de Lima lundi, ainsi que l'opposant vénézuélien Juan Guaido, qu'une cinquantaine de pays ont reconnu comme président intérimaire, a cependant répété que « toutes les options restaient ouvertes ».

Durant la fin de semaine, Juan Guaido, avait lui aussi demandé d'« envisager toutes les éventualités » contre Nicolas Maduro, au pouvoir depuis 2013 et dont ses adversaires jugent la réélection frauduleuse.

Lundi, il a demandé à la communauté internationale de ne pas relâcher la pression sur ceux qui « menacent la stabilité du continent ».

Les jours de Nicolas Maduro au pouvoir sont-ils comptés? Ce qui est certain, c'est qu'il perd maintenant des appuis même au sein de l'armée qui le soutient. Onze autres militaires vénézuéliens ont traversé la frontière vers la Colombie au cours des dernières heures, ont annoncé lundi les services migratoires colombiens, portant à 167 le nombre de déserteurs passés dans ce pays.

Six soldats de l'armée vénézuélienne ont aussi déserté et se sont réfugiés au Brésil, selon le colonel Georges Feres Kanaan, un des responsables de l'Opération Acolhida (Opération Accueil), destinée aux migrants vénézuéliens. Le colonel a expliqué que trois sergents avaient franchi la frontière dimanche par des chemins de traverse, habillés en civil, imitant trois premiers soldats samedi.

Une autre source militaire a précisé que l'un d'eux se trouvait en état de malnutrition.

La frontière entre le Venezuela et le Brésil est fermée depuis jeudi, sur décision du président vénézuélien Nicolas Maduro afin de bloquer l'entrée au Venezuela d'un convoi d'aide humanitaire majoritairement américaine.

« Dans les casernes, il n'y a pas à manger. Nous n'avons pas de matelas et nous dormons à même le sol », a affirmé dimanche le sergent Carlos Eduardo Zapata, l'un des premiers déserteurs à avoir demandé asile au Brésil.

Nicolas Maduro bénéficie cependant encore du soutien de l'état-major des forces de sécurité, qui comptent plus de 365 000 membres, outre 1,6 million de miliciens civils.

Le successeur du défunt président Hugo Chavez (1999-2013) garde aussi des alliés dans le monde comme la Russie, la Chine et Cuba, dont le président Miguel Diaz-Canel a défendu dimanche le Venezuela où « se joue la dignité du continent ».

Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont indiqué, vendredi, que quelque 3,4 millions de personnes ont fui le Venezuela depuis le début de la crise, dont 3 millions au cours du seul mois de novembre dernier.

La Colombie est le pays qui accueille le plus grand nombre de migrants vénézuéliens, soit plus de 1,1 million de personnes, selon le HCR et l’OIM. Le Pérou suit avec 506 000 migrants, puis le Chili (280 000) et le Brésil (96 000).

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