Afghanistan : le gouvernement enfin formé

12/01/2015
Afghanistan : le gouvernement enfin formé

Le président Ashraf Ghani

L'Afghanistan s'est doté lundi d'un gouvernement d'union nationale, plus de trois mois après l'investiture du président Ashraf Ghani. Le pays tente de sortir d'une impasse politique qui menaçait de miner la relance économique et de nourrir l'insurrection islamiste.

Le secrétaire général du président Ghani, Abdul Salam Rahimi, a lu les noms de 25 ministres, dont trois femmes, qui vont former le nouveau cabinet. Les nominations à ce premier gouvernement d'union nationale sont un subtil mélange de noms issus de deux camps politiques et des principales ethnies du pays, les Tadjiks et les Pachtounes.

Les négociations ont duré plusieurs semaines entre les deux anciens rivaux de la présidentielle de 2014, le président et son chef de l'exécutif Abdullah Abdullah. M. Abdullah avait rallié les Tadjiks et M. Ghani les Pachtounes.

Parmi les nouveaux ministres figure Salahuddin Rabbani, un Tadjik proche de M. Abdullah et fils d'un ancien président. M. Rabbani est aussi chef du Haut conseil pour la paix, organe chargé par Kaboul d'organiser des pourparlers avec les talibans. Il hérite du poste de chef de la diplomatie afghane.

Sher Mohammad Karimi, un Pachtoune proche de M. Ghani, se voit doté du portefeuille clé de la Défense, alors que les troupes de combat de l'OTAN viennent de se retirer du champ de bataille. Les forces de sécurité afghanes affrontent désormais seules sur le terrain l'insurrection des talibans.

C'est également un Pachtoune, mais cette fois-ci proche de M. Abdullah, Noorul Haq Ulumi, qui obtient le portefeuille non moins crucial de l'Intérieur. Un autre ministre clé, celui des Finances, Ghulam Jailani Popal, est un Pachtoune proche de M. Ghani.

"Le nouveau cabinet montre que le président afghan et le chef de l'exécutif ont travaillé dur pour faire les bons choix. Mais on peut difficilement dire que toutes les attentes concernant un très bon cabinet, spécialisé, ont été remplies", analyse Haroon Mir, un expert politique afghan.

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