Londres exhorte Pékin à accepter une visite de l'ONU

17/01/2021
Londres exhorte Pékin à accepter une visite de l'ONU

Plus d'un million de Ouïghours sont en détention

Le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab a exhorté Pékin à accepter que des observateurs internationaux de l'ONU puissent se rendre en Chine pour constater la situation de la minorité musulmane ouïghoure dans la région du Xinjiang.

Dénonçant la "barbarie" du régime chinois envers les Ouïghours, le Royaume-Uni a pris cette semaine des mesures pour empêcher les marchandises liées au travail forcé présumé de cette minorité d'arriver jusqu'aux consommateurs britanniques. Face aux accusations de camps de rééducation, de travail forcé, torture et stérilisation, l'ambassadeur chinois à l'ONU Zhang Jun, a dénoncé une ingérence de Londres dans les "affaires intérieures" de la Chine et une "attaque purement politique".

Le sort infligé aux Ouïghours est "absolument honteux, révoltant, choquant", a déclaré dimanche Dominic Raab sur la chaîne Sky News.

Si la Chine conteste les accusations portées contre elle, il y a un "moyen simple" de faire la lumière, a-t-il poursuivi: "permettre au commissaire de l'ONU sur les droits humains de visiter et d'avoir accès à ces sites".

"Nous militons pour qu'une tierce partie faisant autorité, comme le Haut commissaire aux droits humains des Nations Unies effectue cette visite", a insisté le chef de la diplomatie britannique. Quant à savoir si ce que subissent les Ouïghours doit être qualifié de "génocide", c'est à la "justice" de le déterminer, a-t-il estimé. "Et franchement, nous ne devrions pas nous engager dans des négociations de libre-échange avec des pays qui violent les droits de l'homme bien en dessous de la limite du génocide", a-t-il ajouté sur la BBC, visant implicitement l'accord de principe sur les investissements entre la Chine et l'Union européenne, que le Royaume-Uni a quitté.

Selon des experts étrangers, plus d'un million de Ouïghours sont en détention dans des camps de rééducation politique. Pékin dément et affirme qu'il s'agit de centres de formation professionnelle destinés à les éloigner du terrorisme et du séparatisme après des attentats attribués à des Ouïgho