Le Togo de demain

01/03/2015
Le Togo de demain

Adji Otèth Ayassor, le ministre togolais de l'Economie et des Finances

Le Forum organisé jeudi et vendredi derniers à Lomé sur les bonnes pratiques en Afrique a été pour les dirigeants togolais l'occasion d’expliquer les progrès réalisés sur le plan économique et financier.

Ainsi, le ministre de l’Economie et des Finances, Adji Otèth Ayassor, a souligné que les résultats macro-économiques étaient stables et les indices de gouvernance nettement meilleurs depuis plusieurs années et même supérieurs à la moyenne africaine notamment dans le registre du développement humain.

Peut-on dire que la situation est aujourd’hui meilleure qu’elle ne l’était il y a 5 ou 10 ans ? 

Adji Otèth Ayassor : Assurément. Les réformes que nous avons menées depuis 2008 dans le cadre de l’assainissement des finances publiques et la restructuration du Trésor font qu’aujourd’hui nos partenaires techniques et financiers reconnaissent la crédibilité de notre discipline budgétaire.

Grâce à la pertinence des réformes structurelles que nous avons engagées dans le cadre du processus Pays pauvres très endettés (PPTE), notre dette bilatérale et multilatérale a été sensiblement allégée et est devenue supportable.

En sept ans, le taux de croissance, estimé en 2014 à 5,5%, a progressé en moyenne de 3,9% réduisant ainsi de ce fait, la pauvreté multidimensionnelle de plus de 7 points en milieu urbain et de plus de 8 points en zones rurales. Cependant, pour entretenir les conditions de l’émergence économique et sociale, il nous faut continuer avec les bonnes pratiques. Il nous faut continuer à prendre les meilleures décisions. La Stratégie de croissance accélérée et de promotion de l’emploi (SCAPE) en est une.

Ce document qui dresse la carte de nos points forts et de nos faiblesses est une véritable feuille de route nous indiquant le chemin d’une croissance ambitieuse de 7% minimum et les étapes successives pour y parvenir.

Ce scénario suppose aussi la réalisation des conditions favorables au développement du secteur privé. Le conseil présidentiel pour l’investissement au Togo (CPIT) a été créé dans ce but en mars 2011. Son fonctionnement innovant a été étudié pour faciliter la communication directe avec le gouvernement et les opérateurs porteurs de projets pertinents. Sa vision qui s’inscrit dans l’action a permis aussi de multiplier le nombre de partenariats public-privés.

La nouvelle séquence stratégique dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui est aussi le fruit d’une vaste concertation lancée dans le cadre du Forum national d’orientation organisé par le gouvernement fin décembre 2011. 

Comment se dessine l’avenir ?

Adji Otèth Ayassor : Les années futures sont celles de la transformation de notre économie dans un cadre aussi vertueux que compétitif si nous voulons parvenir à une croissance inclusive et à l’émergence d’ici 15 ans. 

Priorité doit être donnée à la promotion du secteur privé et à la mise en valeur de notre situation géographique. Nous disposons d’un port ultra-compétitif et bientôt d’un nouvel aéroport aux capacités quadruplées.

Il est impératif d’attirer l’investissement à hauteur de 20 à 25% du PIB sur la période des cinq ans à venir. L’Etat a décidé de son côté de consacrer chaque année, une tranche appréciable de ses revenus à l’investissement public, un fait remarquable en Afrique de l’Ouest.

Le pays s’est également doté d’une nouvelle structure pour faciliter les investissements. Togo Invest Corporation, société de holding public à 100% est pleinement opérationnelle, capable de lancer de grands projets dans les transports ferroviaires et énergétiques, par exemple, en partenariat avec le secteur privé international. 

Mais le plus grand chantier du Togo est sans doute celui d’une meilleure inclusion sociale. 

Tous les experts reconnaissent aujourd’hui que le Togo pratique une gestion transparente qui pourrait lui assurer une courbe de développement comparable à celle de certains pays d’Asie.

La seule condition pour y parvenir est de continuer à promouvoir cette gestion exemplaire.

De la réussite de cet engagement dépend le succès du Togo et de cette Afrique moderne à laquelle nous rêvons tous ensemble.

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