Iran : les conservateurs reprennent le contrôle

31/05/2020
Iran : les conservateurs reprennent le contrôle

Le nouveau président du Parlement iranien, Mohammad-Bagher Ghalibaf

Le nouveau président du Parlement iranien, Mohammad-Bagher Ghalibaf, a jugé dimanche qu'il serait "inutile" de négocier avec les Etats-Unis, à l'occasion de son premier discours à la Chambre, largement dominée par des conservateurs.

Selon M. Ghalibaf, le nouveau Parlement élu lors des législatives de février, "considère que négocier et jouer l'apaisement avec les Etats-Unis, axe de l'arrogance global, serait inutile et nuisible".

"Notre stratégie face à l'Amérique terroriste est de finir de venger le sang du martyr Soleimani", a-t-il dit à l'adresse des députés dans un discours télévisé.

Cela, a-t-il souligné, pourra être réalisé avec "l'expulsion totale de l'armée terroriste de l'Amérique de notre région". Le président du Parlement faisait référence au général iranien Kassem Soleimani, chef des opérations extérieures des puissants Gardiens de la révolution --l'armée idéologique de l'Iran-- qui a été tué par une attaque aérienne américaine.

Les tensions entre Téhéran et Washington n'ont cessé de grimper après le retrait unilatéral des Etats-Unis en mai 2018 de l'accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015, assorti du retour de lourdes sanctions américaines contre Téhéran.

Elles ont atteint leur apogée début janvier, lorsque Kassem Soleimani a été tué dans une frappe de drone américaine près de l'aéroport de Bagdad qui a choqué les Iraniens, par-delà les clivages politiques, et avait fait craindre un conflit ouvert entre les deux ennemis jurés. Quelques jours plus tard, l'Iran ripostait par des tirs de missiles sur des bases abritant des soldats américains en Irak, sans représailles militaires de Washington.

Dans son discours dimanche, M. Ghalibaf a appelé à améliorer les relations avec les voisins de l'Iran et "les grandes puissances qui ont été des amis dans les temps difficiles et partagent avec nous des relations stratégiques importantes", sans les nommer.

Agé de 58 ans, M. Ghalibaf a été trois fois candidat malheureux à la présidentielle, ex-chef de la police, membre des Gardiens de la révolution et maire de Téhéran de 2005 à 2017.

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