Liban : le Hezbollah hausse le ton

17/10/2021
Liban : le Hezbollah hausse le ton

Mohammad Raad

Le chef du groupe parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, a affirmé que son parti était déterminé à ne pas se laisser entraîner dans une guerre civile, mais qu’il ferait payer le prix de ce "massacre" aux Forces libanaises, que sa formation accuse d’avoir tiré sur ses partisans jeudi à Tayouné.

Dans un meeting organisé par le parti chiite dans le village de Zrariyé au Liban-Sud, M. Raad est revenu longuement sur les violences qui se sont produites en marge d’une manifestation organisée par le Hezbollah et Amal devant le Palais de justice pour réclamer le départ du juge Tarek Bitar, chargé de l’enquête sur l’explosion dans le port de Beyrouth.

La situation avait dégénéré dans la rue, des éléments postés sur les toits d’immeubles du quartier chrétien adjacent de Aïn el-Remmaneh  ayant ouvert le feu sur les partisans armés du tandem chiite qui ont répliqué. Six membres des deux partis et une femme atteinte par une balle perdue et comptabilisée par le parti pro-iranien au nombre de ses "martyrs" ont été tués.

"La traîtrise des FL qui ont commis ce massacre jeudi sera châtiée", a affirmé Mohammad Raad, prévenant que "le sang de nos gens ne sera pas versé en vain". "Mais nous ne pousserons pas vers une guerre civile et nous ne menacerons pas la paix civile", a cependant assuré le responsable du Hezbollah, appelant "l’État à mener l’enquête pour que les auteurs des violences soient châtiés".

Les Forces Libanaises ont démenti avoir tiré sur les manifestants, mais leur chef Samir Geagea a affirmé dans une interview vendredi soir que "les habitants de Aïn el-Remmaneh se sont défendus" face aux "miliciens du Hezbollah qui ont tenté d’entrer dans leurs maisons".

Plusieurs vidéos ont montré des partisans des deux partis chiites entrant dans ce quartier et scandant des slogans jugés provocateurs par les habitants.  M. Geagea a affirmé que les habitants de Aïn el-Remmaneh avaient "mis en échec un nouveau 7 mai", dans une allusion à la prise de contrôle par les combattants du Hezbollah de Beyrouth-Ouest le 7 mai 2008.

Le Hezbollah, financé par l'Iran, contrôle de facto le Liban. Ses miliciens disposent d'une puissance de feu largement supérieure à celle de l'armée régulière.

Ce mouvement est placé sur la liste des organisations terroristes par l'Union européenne et les Etats-Unis, notamment.

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