Relations de plus en plus tendues avec Washington

01/10/2014
Relations de plus en plus tendues avec Washington

Mahmoud Abbas

Le président palestinien Mahmoud Abbas s'est dit déterminé à passer outre aux objections américaines à ses projets diplomatiques concernant l'occupation israélienne, même si la relation avec Washington est déjà tendue.

M. Abbas, de retour de New York où il a dit dans un discours véhément devant les Nations unies son intention d'en finir avec le fonctionnement ancien des discussions de paix avec les Israéliens, a ainsi prévenu qu'il ne renoncerait pas, malgré la réprobation américaine, à adhérer à la Cour pénale internationale en cas de veto américain à une future résolution sur la fin de l'occupation israélienne.

Les relations avec l'administration américaine sont tendues, a-t-il dit dans la nuit de mardi à mercredi à des journalistes au siège de l'Autorité palestinienne à Ramallah (Cisjordanie). Il a qualifié de partiale la réaction américaine à son discours à l'ONU.

Les Etats-Unis ont jugé offensant son discours réclamant la fin de l'occupation israélienne et l'indépendance de l'Etat de Palestine et accusant Israël de génocide et d'apartheid.

La direction palestinienne subit de fortes pressions pour ne pas aller au Conseil de sécurité et adhérer à des organisations internationales, la première de ces pressions portant sur l'aide, a dit M. Abbas. Les Palestiniens reçoivent chaque année 700 millions de dollars des Etats-Unis, a-t-il dit.

L'atmosphère est tendue (...) et il n'est pas dans notre intérêt de la tendre davantage. Mais en même temps, je maintiens que nous ne pouvons pas revenir sur notre décision de présenter une résolution au Conseil de sécurité, a-t-il martelé.

Des discussions sont en cours avec certains pays, arabes et autres, pour un vote d'ici trois semaines sur un projet de résolution prévoyant le retrait des Israéliens des territoires occupés depuis 1967 et un Etat palestinien indépendant dont la capitale serait Jérusalem-Est, a-t-il dit.

Il faudra également préciser une date butoir pour l'occupation: un an, deux ans, trois..., a-t-il dit. Nous voulons fixer cette limite et reprendre aussitôt les négociations, a-t-il promis. Nous sommes déterminés à poursuivre la lutte politique et nous ne reprendrons aucune négociation ne prévoyant pas un calendrier pour la réalisation de nos objectifs.

M. Abbas a admis ne pas avoir la garantie de recueillir les voix des neuf membres nécessaires pour l'examen d'un projet de résolution et, si nous les obtenons, il est fort probable que les Etats-Unis opposeront leur veto.

Dans ce cas, nous irons devant les organisations internationales et en premier lieu nous signerons le Statut de Rome pour adhérer à la Cour pénale internationale. Simultanément, nous réexaminerons tous les accords avec Israël et notamment la coopération sécuritaire, a-t-il menacé.

Depuis qu'il a obtenu le statut d'observateur à l'ONU en 2012, l'Etat de Palestine menace de rejoindre la CPI, ce qui lui permettrait de poursuivre les dirigeants israéliens pour crimes de guerre.

Evoquant le récent accord entre son parti le Fatah, et son rival islamiste du Hamas, qui contrôle toujours Gaza, M. Abbas a d'autre part assuré que le gouvernement d'union, accepté par les deux partis, se rendrait à Gaza peu avant une conférence internationale des donateurs pour la reconstruction prévue le 12 octobre au Caire.

L'Autorité palestinienne et le gouvernement d'union seront les seuls responsables de tout ce qui entrera à Gaza, tandis que l'ONU sera responsable de surveiller l'utilisation des matériaux de construction, a-t-il précisé.

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