Autorité palestinienne : maladresse diplomatique

28/11/2014
Autorité palestinienne : maladresse diplomatique

Laurent Fabius

La France reconnaîtra "sans délai" l'Etat de Palestine si une ultime tentative de solution négociée sous l'égide de la communauté internationale échoue, a déclaré vendredi Laurent Fabius. Le ministre français des Affaires étrangères s'exprimait lors du débat à l'Assemblée nationale sur une proposition de résolution du groupe socialiste.

Cette proposition sera soumise à un vote solennel mardi. La résolution, qui n'est pas contraignante mais comporte une valeur symbolique, "invite le gouvernement français à reconnaître l'Etat de Palestine en vue d'obtenir un règlement définitif du conflit".

M. Fabius a expliqué que le gouvernement n'était pas opposé à ce texte parlementaire mais que "l'exécutif, et lui seul, (était) juge de l'opportunité politique". Le moment n'est pour lui pas encore venu mais il a fixé un calendrier au terme duquel la reconnaissance serait inévitable.

Une résolution sera négociée au Conseil de sécurité de l'ONU pour parvenir à un accord et le gouvernement français reprend à son compte le délai de deux ans le plus souvent évoqué, a déclaré le ministre. 

Parallèlement, la France entend mobiliser les pays de l'Union européenne, de la Ligue arabe et du Conseil de sécurité de l'ONU afin de convoquer une conférence internationale.

"La France est disposée à en prendre l'initiative et dans cette négociation diplomatique, la reconnaissance de l'Etat palestinien constituera un instrument de règlement définitif du conflit", a déclaré M. Fabius devant les députés.

"Si cette tentative ultime de solution négociée n'aboutit pas, alors il faudra que la France prenne ses responsabilités en reconnaissant sans délai l'Etat de Palestine et nous y sommes prêts", a-t-il ajouté sous les applaudissements.

Le débat sur la résolution parlementaire a montré que les partis politiques français étaient divisés sur le sujet. Les groupes socialiste, écologiste et Front de gauche y sont favorables, le groupe des radicaux de gauche est partagé et l'opposition UMP et UDI (centriste) y est majoritairement opposée, même si certains de ses membres voteront pour.

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