Chypre : Erdogan rejette les ultimatums de l'UE

12/11/2019
Chypre : Erdogan rejette les ultimatums de l'UE

Exploration offshore au large des côte cypriotes

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a rejeté mardi les "ultimatums" de l'Union européenne au sujet des forages réalisés par la Turquie au large de Chypre.

L'UE a franchi lundi une nouvelle étape vers l'introduction de sanctions contre la Turquie pour ces forages illégaux, en adoptant officiellement un cadre juridique pour cibler les personnes concernées.

"Vous n'avez pas intérêt à donner des ultimatums à la Turquie concernant nos relations avec Chypre", a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse à Ankara. "Nous n'y attachons pas beaucoup d'importance et poursuivrons sur notre voie", a-t-il ajouté. Il a rappelé que la Turquie abritait quelque 4 millions de réfugiés, en majorité syriens, et qu'elle pourrait leur ouvrir les portes vers l'Europe. Il a aussi affirmé que la Turquie continuerait à renvoyer vers leurs pays en Europe des jihadistes étrangers du groupe Etat islamique (EI) qu'elle détient.

La découverte de réserves de gaz et de pétrole en Méditerranée orientale a déclenché un conflit entre Chypre, membre de l'UE, et la Turquie qui occupe la partie nord de l'île.

Mi-octobre, les Européens s'étaient entendus pour sanctionner les activités illégales de forage. Lundi, ils ont entériné le cadre qui "permettra de sanctionner les personnes ou les entités qui sont responsables d'activités de forage non autorisées d'hydrocarbures en Méditerranée orientale ou qui sont impliquées dans ces activités", explique le Conseil de l'UE, qui regroupe les Etats membres, dans un communiqué.

Les sanctions consisteront en une interdiction de pénétrer sur le territoire de l'UE et un gel des avoirs. De plus, il sera interdit de prêter des fonds aux personnes et aux entités inscrites sur la liste.

Seront ciblées toute personne ou entité responsable des activités de forage non autorisées par Chypre dans ses eaux territoriales, ainsi que tous ceux qui leur fourniraient un soutien.

La prochaine étape consistera à nommer ces personnes ou entités visées, mais la procédure peut prendre encore un peu de temps. Les diplomates européens n'ont pas donné de calendrier pour la publication d'une première liste.

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