Grèce : Tsipras limoge un secrétaire d'Etat

26/02/2018
Grèce : Tsipras limoge un secrétaire d'Etat

Alexis Tsipras

La secrétaire d'Etat au Travail grecque a été limogée lundi quand il est apparu qu'elle avait perçu 1.000 euros par mois d'indemnité logement depuis deux ans, malgré des revenus confortables.

Les services du Premier ministre de gauche radicale Alexis Tsipras ont annoncé dans un communiqué qu'il avait "accepté la démission" de Rania Antonopoulos, à peine quelques heures après qu'elle-même eut proposé de rendre les 23.000 euros qu'elle avait perçus en deux ans.

Mme Antonopoulos, universitaire, est en congé du Levy Economics Institute of Bard College, dans l'Etat de New York, depuis qu'elle est entrée au gouvernement grec en janvier 2015, et n'a pas de domicile à Athènes. Elle a indiqué qu'elle n'avait fait que bénéficier d'une loi accordant une subvention pour leur loyer aux députés et aux ministres.

"Je n'ai jamais eu l'intention d'insulter le peuple grec", a-t-elle assuré dans un communiqué, alors que le pays émerge à peine d'une crise terrible.

Elle a déclaré "comprendre" que sa situation financière "ait accru l'indignation du public", puisqu'elle avait déclaré en 2015 un portefeuille d'actions de 340.000 dollars et un revenu de 70.000 dollars pour l'année.

Son mari Dimitris Papadimitriou, président du même institut de recherche économique, est pour sa part ministre de l'Economie grec depuis novembre 2016, et a déclaré en 2015 un portefeuille de quelque 2,7 millions de dollars et un revenu de plus de 450.000 dollars. 

Lundi en début de soirée, il n'avait pas commenté les circonstances du départ de son épouse et ne semblait pas inquiété dans cette affaire.

Le gouvernement a immédiatement annoncé la suppression pure et simple de l'indemnité logement pour les ministres non députés, ce qui était le cas de Mme Antonopoulos.

Selon la télévision ERT, M. Tsipras a fait savoir à Mme Antonopoulos que sa décision de demander l'indemnité n'était pas "correcte".

Le porte-parole du gouvernement Dimitris Tzanakopoulos a évoqué ensuite devant le Parlement "un mauvais usage" par la secrétaire d'Etat de l'article de loi autorisant cette indemnité. Il a évoqué "une démission liée à la sensibilité" de l'affaire, ajoutant que Mme Antonopoulos "allait rendre l'argent".

Le parti Syriza de M. Tsipras est actuellement loin derrière le parti conservateur Nouvelle Démocratie dans les sondages d'opinion. Des rumeurs font état depuis plusieurs semaines d'un éventuel remaniement, mais le porte-parole du gouvernement a refusé lundi de lier le départ de Mme Antonopoulos à cette rumeur. "Les remaniements ne s'annoncent pas à l'avance", a-t-il commenté sur la radio Realfm, avant l'annonce du limogeage de la secrétaire d'Etat.

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