Il y a 20 ans, les troupes de l'Otan se déployaient au Kosovo

11/06/2019
Il y a 20 ans, les troupes de l'Otan se déployaient au Kosovo

Des soldats allemands de la Kfor à un barrage

Des larmes de joie ou d’humiliation: Albanais et Serbes du Kosovo gardent un souvenir vif de ce 12 juin 1999, quand les troupes de l’Otan ont commencé à se déployer, mettant un terme à la guerre.

Conséquence de la résolution 1244 de l’ONU votée deux jours plus tôt qui plaçait le Kosovo sous protection internationale, ce déploiement, dont le 20e anniversaire est célébré mercredi, marquait la fin de l’ultime guerre intercommunautaire dans l’ex-Yougoslavie.

Opposant depuis 1998 les forces serbes et une guérilla indépendantiste kosovare albanaise, ce conflit avait coûté la vie à plus de 13.000 personnes (dont plus de 11.000 Albanais, 2.000 Serbes et quelques centaines de Roms) quand plus de 800.000 Kosovars albanais s’entassaient dans des camps de réfugiés.

Moins de quatre ans après la fin des guerres de Bosnie et de Croatie, les atrocités contre les civils et l’épuration ethnique ont entraîné une campagne de bombardement occidentale, menée durant trois mois sans mandat de l’ONU.

L’homme fort de Belgrade, Slobodan Milosevic, avait finalement jeté l’éponge et ordonné le retrait de ses troupes de cette province méridionale majoritairement peuplée d’Albanais, mais que les Serbes considèrent comme leur berceau historique et religieux.

Depuis, autant la défiance serbe est forte, autant la popularité des Occidentaux et notamment des Américains est immense parmi les Kosovars albanais.

Ils devraient encore exprimer cette gratitude mercredi à l’ancien président américain Bill Clinton et sa secrétaire d’Etat Madeleine Albright, annoncés aux cérémonies à Pristina.

Pour les Serbes du Kosovo, installés là depuis des siècles, ce 12 juin est un jour d’amertume et de peur, mais aussi souvent d’exil. Selon les chiffres de Belgrade, 200.000 Serbes devaient choisir de quitter le Kosovo pour se réfugier en Serbie.

Selon les estimations de Belgrade, quelque 120.000 Serbes vivent toujours au Kosovo, un tiers dans le nord et les autres dans une dizaine d’enclaves.

Les relations restent exécrables entre Pristina et Belgrade qui ne reconnaît toujours pas l’indépendance proclamée en 2008 par son ex-province.

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