Réflexions cursives sur l’évolution de la fonction diplomatique

18/02/2016
Réflexions cursives sur l’évolution de la fonction diplomatique

Nicolas Berlanga Martinez

Le Club diplomatique de Lomé (CDL), cercle de réflexion crée à l’initiative du ministre des Affaires étrangères Robert Dussey, a reçu cette semaine l’ambassadeur européen au Togo. 

Nicolas Berlanga Martinez a présenté avec un grand talent une communication brillantissime sur le thème : ‘Quelle diplomatie pour les défis et les opportunités du XXI siècle ?' Notre objectif n’est pas ici de paraphraser les propos du conférencier mais plus simplement de présenter quelques réflexions cursives sur l’évolution de la fonction diplomatique.

Le diplomate était classiquement le représentant de son Etat mandant au plus haut niveau. Il exprimait dans sa fonction la souveraineté du pays qui l’avait investi et plus particulièrement l’autorité du chef de l’état auprès de son homologue. On insistait moins sur l’importance de sa fonction que sur le lustre qui l’entourait.

On croyait que cette image du diplomate s’était évanouie au vingtième siècle. Les chefs d’état ont supplanté leurs diplomates et ils ont pris l’habitude de traiter par dessus leurs têtes.. Par ailleurs les bureaucraties des affaires étrangères ont pris le pas sur la fonction d’arbitrage diplomatique.

Et c’est au moment où on jugeait la diplomatie agonisante qu’on la voit de nos jours se démultiplier. On croyait que les diplomates n’étaient nulle  part et voici qu’on les retrouve sollicités partout. 

Notre époque de mutations génère des crises à la démesure des changements. Elles recherchent  des médiateurs puissants .Les diplomates ont la culture de la tolérance et de la conciliation dont les sociétés modernes ont le plus grand besoin. 

Certes les diplomates de carrière sont concurrencés par une diplomatie civile composée de tous les acteurs sociaux qui s’investissent  dans cette urgence de médiation. Mais les diplomates de l’Etat ne peuvent que se réjouir de voir se joindre à eux ces nouveaux acteurs. 

Tous réunis contribuent à ce que Bertrand de Jouvenel  qualifiait 'd’agrafage humain', l’art de faire vivre dans l’harmonie des êtres trop souvent tentés de s’exclure.

Koffi  SOUZA

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