Présence plus forte de l'euro dans les échanges internationaux

05/12/2018
Présence plus forte de l'euro dans les échanges internationaux

Valdis Dombrovskis

La Commission européenne a affirmé mercredi vouloir réduire la domination du dollar dans les échanges internationaux et renforcer celui de l'euro, notamment dans le secteur de l'énergie.

"Le temps est venu pour que l'euro accroisse son rôle dans le monde", a affirmé le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

La monnaie unique - née le 1er janvier 1999 sous forme immatérielle et le 1er janvier 2002 sous forme de pièces et billets - "devrait refléter le poids politique, économique et financier de la zone euro", composée actuellement de 19 pays de l'UE, a ajouté le commissaire letton, père de l'introduction de l'euro dans son pays.

Par conséquent, l'exécutif européen appelle les Etats membres à promouvoir une utilisation plus large de l'euro dans les secteurs stratégiques. 

Il compte également entamer des consultations avec les acteurs du marché, en particulier au sujet des importations de pétrole, gaz et d'autres matières premières comme les métaux, les minéraux et les produits agricoles, ainsi que dans l'aérien (où les avions sont vendus systématiquement en dollars même s'ils sont construit par l'européen Airbus). A l'été 2019, l'exécutif européen rendra compte des résultats de ces discussions.

La Commission européenne note aussi que "pour certaines transactions, le coût d'utilisation du dollar est inférieur au coût d'utilisation de l'euro". Par conséquent, elle propose de réfléchir "à des actions concrètes pour améliorer le fonctionnement et la structure des marchés financiers européens".

La semaine dernière, la Banque centrale européenne a d'ailleurs lancé son système de paiements transfrontaliers instantanés en zone euro, appelé TIPS. "Nous y donnerons suite en nous efforçant de rendre les systèmes de paiement actuels plus interopérables d'un État membre à l'autre", a affirmé M. Dombrovkis.

La Commission reconnaît toutefois que "la décision de l'utilisation d'une devise plutôt qu'une autre est du ressort des acteurs de marché". 

"Dans la situation actuelle, le renforcement du rôle de l'euro dans le monde n'est rien de plus qu'un voeu pieux", a asséné de son côté l'eurodéputé Verts allemand Sven Giegold.

"C'est certes un bon projet de vouloir un euro fort mais, en raison du blocage des réformes dans la zone euro, il apparaît encore très éloigné de la réalité", a-t-il ajouté devant la presse.

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