Le London Stock Exchange rejette une offre non sollicitée

11/09/2019
Le London Stock Exchange rejette une offre non sollicitée

Le hall du LSE

La Bourse de Hong Kong veut racheter la Bourse de Londres pour près de 32 milliards de livres (36 milliards d'euros), une offre qualifiée de "non sollicitée" par le London Stock Exchange qui a réagi tièdement mais dit l'étudier.

La Bourse de Hong Kong a "proposé (...) de combiner les deux groupes", ce qui représente selon elle une "opportunité stratégique de créer l'une des toutes premières plateformes de marchés au monde", d'après un communiqué.

Hong Kong Exchanges and Clearing (HKEX) offre 20,45 livres par action du London Stock Exchange (LSE) et 2.495 nouvelles actions de son groupe, ce qui valorise chaque action du London Stock Exchange (LSE) à 83,61 livres. Pour les 354.471.415 titres du groupe britannique, cela représente 29,6 milliards de livres, et 31,6 milliards de livres, dette et autres ajustements compris.

Cette offre survient alors que London Stock Exchange (LSE) est en passe de racheter le fournisseur de données financières Refinitiv pour 27 milliards de dollars. Le LSE a donc réagi de manière réservée à la proposition de mariage avec son homologue de Hong Kong : "le conseil d'administration du groupe London Stock Exchange (...) confirme que le HKEX a fait une offre non sollicitée, préliminaire et hautement conditionnelle pour racheter la totalité des actions cotées de LSE". "Le conseil d'administration du LSE va étudier cette proposition et s'exprimera ultérieurement à son sujet au moment opportun", ajoute-t-il dans un communiqué.

 Il précise qu'il continue à faire de "bons progrès sur sa proposition d'acquisition de Refinitiv Holdings comme annoncé le 1er août".

Avec son projet d'union avec Refinitiv - que le HKEX ne parle pas d'inclure dans son projet de fusion - le LSE veut devenir un spécialiste de l'information financière et concurrencer Bloomberg, en position dominante dans les salles de marché du monde entier. Ce rachat est toutefois encore suspendu à une série de feux verts réglementaires et à l'aval des actionnaires du LSE

Dans le communiqué détaillant son offre, HKEX affirme avoir joué un rôle proéminent pour renforcer la position concurrentielle de la City, le puissant quartier financier de Londres, grâce à son rachat de la plateforme d'échange spécialisée dans les métaux le London Metal Exchange (LME) en 2012. La Bourse de Hong Kong affirme qu'un tel rapprochement créerait un groupe avec "une assise mondiale, des actifs diversifiés, idéalement positionnée pour profiter de l'évolution du paysage macroéconomique mondial, connectant les marchés établis occidentaux aux marchés financiers émergents de l'est, particulièrement en Chine".

Le cours de Bourse du LSE s'est quant à lui envolé après l'annonce. Il bondissait de 5,20% à 7.158.00 pence vers 09h52 GMT à la Bourse de Londres.

"Les enjeux de l'offre sont gigantesques en termes de relation est-ouest et elle a du sens stratégiquement compte tenu de la complémentarité des deux places financières", souligne Richard Hunter, analyste chez Interactive Investor. Mais selon lui "l'opération est loin d'être faite", compte tenu des questions qu'elle soulève notamment en termes de concurrence sans oublier la question politique compte tenu du lien historique entre le Royaume-Uni et Hong Kong.

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