Une crise inédite

17/04/2020
Une crise inédite

Abe Selassie, le directeur du Département Afrique du FMI, lors de la présentation du rapport

L’Afrique subsaharienne est confrontée à une crise sanitaire et économique sans précédent, qui menace de faire trébucher la région et d’inverser les progrès constatés ces dernières années sur le front du développement, estime le FMI dans son rapport sur les Perspectives économiques en Afrique subsaharienne.

Par le lourd tribut humain qu’elle prélève, le bouleversement des moyens d’existence qu’elle entraîne et les dommages qu’elle cause aux entreprises et aux bilans publics, cette crise pourrait assombrir les perspectives de croissance de la région dans les prochaines années. Aucun pays ne sera épargné, souligne le Fonds.

Une contraction de 1,6 % de l’économie régionale est anticipée cette année — le pire résultat jamais enregistré, et une révision à la baisse de 5,2 points de pourcentage par rapport aux prévisions d’octobre 2019. 

La priorité immédiate est de faire tout ce qu’il faut, indépendamment de l’espace budgétaire et de la dette, pour accroître les dépenses publiques de santé afin de juguler l’épidémie.

Ensuite, le FMI recommande d’apporter en temps voulu un soutien budgétaire temporaire et de grande ampleur pour protéger les personnes et les entreprises les plus touchées, y compris celles du secteur informel.

Le rapport évoque, notamment, les transferts monétaires. Une option retenue par le Togo aux premiers jours de l'alerte sanitaire.

Lorsque la crise sera passée, les pays devront veiller à ce que leur position budgétaire retrouve une trajectoire garantissant la viabilité de la dette publique.

La capacité des pays à mettre en place la riposte budgétaire requise dépend étroitement de l’apport, par la communauté financière internationale, de financements extérieurs élevés sous forme de dons ou de prêts concessionnels.

S’agissant du Togo, l’enquête pointe une forte vulnérabilité du pays en raison de ses liens commerciaux avec l’Europe et la Chine.

Pour finir, l’étude estime que le PIB réel sera dans ce pays de 1% en 2020 pour remonter à 4% en 2021.