Duel Dologuélé-Touadéra

25/01/2016
Duel Dologuélé-Touadéra

La Centrafrique est plongée dans le chaos depuis 2013

Deux anciens Premiers ministres, Anicet Georges Dologuélé et Faustin Archange Touadéra, s'affronteront le mois prochain pour la présidence de Centrafrique après être arrivés en tête du premier tour de l'élection du 30 décembre 2015, a confirmé lundi à Bangui la Cour constitutionnelle de transition.

M. Dologuélé a obtenu 268.952 voix, soit 23,74% des suffrages exprimés et Faustin Archange Touadéra 215.000 voix, soit 19,05 %, ont indiqué les membres de la Cour au terme d'une séance publique.

Au total, sur près de 2 millions d'électeurs inscrits, 1 million 362.886 suffrages valides ont été exprimés. 

La Cour, auprès de laquelle les candidats mécontents ont pu déposer des recours, confirme ainsi les résultats précédemment donnés par l'Autorité nationale des élections (ANE) de ce scrutin censé aider le pays à sortir de trois années d'affrontements armés.

Le second tour, initialement prévu le 31 janvier, pourrait être reporté d'une semaine, selon des sources proches de l'ANE qui devrait très prochainement en confirmer la date.

Désiré Kolingba, fils d'un chef de l'Etat, arrive troisième avec 135.198 voix (12,04%), Martin Ziguélé, lui aussi ancien Premier ministre, est quatrième avec 129.474 voix (11,43 %) et Jean-Serge Bokassa, autre fils de chef d'Etat, cinquième avec 68.705 voix (6,06 %).

Au total, 30 candidats étaient en lice au premier tour de fin décembre.

M. Dologuélé faisait figure de favori du premier tour, surtout après le ralliement en sa faveur du parti KNK de l'ex-chef de l'Etat François Bozizé, renversé en 2013 par la rébellion Séléka. M. Bozizé ne pouvait se présenter en raison de sanctions internationales et d'un mandat d'arrêt à son encontre émis par les autorités de transition.

M. Touadéra, qui disposait de moins de moyens que son rival pendant la campagne, s'est révélé comme la grande surprise du premier tour. 

Le dernier Premier ministre de M. Bozizé (2008-2013) a réalisé de très bons scores dans les fiefs de l'ex-président dans l'ouest du pays, bénéficiant d'une partie importante de l'électorat traditionnel du KNK, malgré les directives du bureau du parti.

Dans ce pays très pauvre de 4,8 millions d'habitants, essentiellement rural, les électeurs ont participé massivement et dans le calme à la présidentielle et aux législatives de décembre, plusieurs fois reportées, et dont le déroulement a été parfois chaotique, surtout en province.

La Centrafrique est plongée dans le chaos depuis le renversement du président Bozizé en mars 2013 par l'ex-rébellion de la Séléka, elle-même finalement chassée du pouvoir par une intervention internationale menée par la France dans son ancienne colonie début 2014.

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