Le Maroc réclame des excuses à l'Algérie

20/05/2017
Le Maroc réclame des excuses à l'Algérie

Alger rejette les accusations

Le Maroc a exigé samedi des "excuses" de l'Algérie après la "grave agression" de l'un de ses diplomates lors d'une réunion dans les Caraïbes, alors qu'Alger a dénoncé une "mise en scène" et convoqué l'ambassadeur marocain.

"Il s'agit d'un incident simplement intolérable, nous demandons des excuses de la partie algérienne", a déclaré le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.

Photos à l'appui, Rabat avait dénoncé jeudi "l'agression physique" de l'un de ses diplomates par le numéro trois du ministère algérien des Affaires étrangères à Sainte-Lucie lors du séminaire régional d'un comité onusien, un "grave" incident qui va "contre tous les usages diplomatiques".

Alger a rejeté ses accusations, dénonçant une "piètre mise en scène", et des "informations inventées, (...) mensongères et sans aucun lien avec la réalité".

Samedi, les autorités algériennes ont convoqué l'ambassadeur marocain pour lui exprimer leurs "vives protestations" après des "provocations" et du "harcèlement de la part de membres de la délégation marocaine" contre "une jeune diplomate" algérienne, selon les Affaires étrangères algériennes, qui ont dit "attendre des excuses de la part du Maroc".

De leur côté, les autorités marocaines ont rendu public une copie du rapport médical de l'hôpital de Sainte-Lucie où a été évacué leur diplomate, indiquant une "trace de coup à la face".

Rabat a également rendu public une copie du rapport du chef de la police locale, faisant un récit circonstancié de l'incident et qui décrit comment le responsable algérien a "frappé avec sa main le visage" du Marocain.

"Contrairement a ce qui a été dit, l'agression est bien réelle, et elle est attestée par un rapport de police, qui n'est pas une plainte. Ce rapport émane du responsable de la sécurité de l'île et est adressé au Premier ministre. Cela confirme l'incident", a commenté M. Bourita.

"Nous attendons que la partie algérienne assume les conséquences de cet acte. Si c'est un cas isolé, il faut le traiter", a souligné le ministre.

"Nous sommes dans un contexte très tendu (entre les deux pays) sur beaucoup de points, il est important de régler cet incident", a insisté le chef de la diplomatie marocaine. 

Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental est depuis 1975 en grande partie sous contrôle du royaume, qui le considère comme partie intégrante de son territoire. Le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, en réclame l'indépendance.

Avec le retour du Maroc au sein de l'Union africaine (UA) début 2017, la rivalité entre Rabat et Alger s'est exacerbée autour de cette question du Sahara, et donne lieu à une sourde lutte d'influence au sein des organisations et rencontres internationales.

Le ton s'est également durci ces deniers mois, avec des accusations de part et d'autre sur différents dossiers, dont le dernier en date est le sort d'une cinquantaine de réfugiés syriens coincés à la frontière algéro-marocaine et que les deux pays s'accusent mutuellement d'avoir expulsés.

La frontière terrestre entre les deux rivaux du Maghreb est fermée depuis 1994.

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